Elles ont conduit les populations du Golfe du Bénin à leur trouver une origine divine et à leur faire un traitement de choix dans leurs croyances populaires, les perles de verre ou de pierre et les cauris sont les muses du photographe béninois Jacques Mêtonou.
La fonction la plus connue des perles est sans doute de parure et de décoration. Leur caractère profane est multiple. Portées aux reins ou aux jarrets, elles ont une fonction érotique. Elles sont destinées à éveiller la sensualité des femmes à l’égard des hommes qui les apprécient.
Mais au-delà du décoratif, en bien des endroits des côtes ouest-africaines, les perles et cauris revêtent plusieurs significations. Symbole de pouvoir, de richesse et de monnaie, les perles étaient vendues contre de l'or. Aux dires du physicien français Edouard Dunglas, dans l'ancien système monétaire du Golfe du Bénin, les cauris étaient ce que les pièces d'or étaient aux gros sous.
Les perles avaient une véritable fonction monétaire. Intermédiaires dans les échanges, elles étaient donc considérées comme des produits extrêmement précieux. Articles privilégiés de commerce, elles se vendaient et s'achetaient cher, tout en servant localement comme équivalent général à l'acquisition d'autres articles, avec, bien entendu, le statut privilégié d'une denrée précieuse de référence. Elles étaient également un étalon de valeur de par la référence commune qu'elles étaient, et une réserve de valeur autorisant la thésaurisation, aussi bien au profit des vivants que des morts.
Outre, la notion de richesse incarnée par les perles revêt également une dimension spirituelle dans cette partie du monde. Les populations du Golfe du Bénin prétendent que certaines perles et cauris sont l’œuvre de l'une des grandes divinités de la richesse dénommée Dan-Ahido-houédo. Il est symbolisé par l'Arc-en-ciel et le grand serpent. Ce regard mythique que les populations du Golfe du Bénin ont sur les perles et cauris considérées comme sacrées ou divines, explique pourquoi les prêtres et les adeptes portent les colliers, les bracelets et des filières en bandoulière.
Par ailleurs, la variété, la couleur, le style de l’agencement et la manière de porter les perles et cauris varient d’une divinité à l’autre. Aussi, les perles tout comme les cauris étaient les symboles de pouvoir et de richesse. Autodidacte, Jacques Mêtonou a voulu par son travail photographique, sur les perles et cauris, mettre un accent sur ce patrimoine culturel, qui revient au goût du jour à travers diverses activités de mode africaines et même d’ailleurs, dans la quête de l’identité africaine.