Les bois congolais à destination du marché européen sont soumis à un mécanisme de transparence. En plus d’un Système informatisé de vérification de la légalité et traçabilité (SIVL) que les deux parties veulent installer dans les sites d’exploitation forestière, toutes les taxes et redevances du bois vont être versées au nouveau Guichet unique de paiement.
Au cours de la 13e session du Comité conjoint de mise en œuvre de l’Accord de partenariat volontaire pour l’Application des règlementations forestières, la gouvernance et les échanges commerciaux (APV-FLEGT), tenue le 3 juin à Brazzaville, les autorités congolaises et la délégation de l’Union européenne (UE) en partenariat avec l’implication de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), ont planché sur le suivi des recommandations et la nouvelle feuille de route.
Les deux partenaires ont insisté sur la nécessité de redynamiser le Groupe de travail interministériel mis en place au niveau national pour faciliter les réformes liées à la transparence ; l’amélioration de la performance du système informatisé SIVL, ainsi que l’introduction des mesures correctives et la sélection de l’auditeur indépendant pour la gestion du logiciel informatisé.
Il ressort des échanges que des avancées majeures ont été réalisées au cours de ces derniers mois par le gouvernement congolais, notamment avec l'adoption en juillet 2020 d'une loi concernant les thématiques émergentes telles que le principe de Consentement libre, informé préalable, l’APV-FLEGT et l’adaptation aux changements climatiques ; l'autorisation de l’implication des acteurs de la société civile, des communautés locales et autochtones dans les activités de conservation forestière ; la facilitation du partenariat public-privé…
En dépit de ces engagements, admettent les deux parties, la question de la transparence et de la sécurisation des recettes liées au bois n’est toujours pas satisfaite. Certaines entreprises forestières refusent de partager des informations sur leurs activités (le taux de production et le respect des exigences environnementales). Du côté des autorités congolaises, l’on peine à expliquer les écarts entre les chèques reçus par les agents forestiers et les montants communiqués par les services du ministère des Finances.
Les parties prenantes misent sur la collaboration entre l’administration forestière, le SIVL et l’interface du guichet unique de paiement, afin d’améliorer les rendements du bois, les offres d’emploi et la diversification économique. « Notre ambition c’est de faire en sorte que l’exploitation durable de nos forêts profite aux populations locales et à l’économie nationale (…) Les sociétés forestières doivent ouvrir leurs portes, communiquer avec les autorités sur leurs activités », a lancé la ministre en charge des Forêts, Rosalie Matondo.
L’UE a annoncé qu’elle va financer quatre projets liés à la gestion et la conservation forestière à hauteur de 3,6 millions d’euros, soit environ 2,3 milliards FCFA, durant les prochains mois. « Le principal défi réside dans le plein déploiement du SIVL, qui est fondamental pour assurer la transparence escomptée dans le secteur forestier », a déclaré l'ambassadeur de l'UE au Congo, Raul Mateus Paula.
L’initiative s’intéresse enfin au développement local, à travers la lutte contre la pauvreté et la faim et l’amélioration de la résilience des communautés. La FAO jouera sa partition dans ce volet complexe du projet APV-FLEGT, a fait savoir Yannick Rasoarimanana, la représentante résidente de l’agence onusienne au Congo.