CEEAC: les chefs d’Etat veulent intensifier la lutte contre le mercenariat en Afrique

Samedi, Juin 5, 2021 - 12:17

A l’issue du sommet extraordinaire de la communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC) tenu le 4 juin à Brazzaville, les chefs d’Etat ont évoqué la nécessité de mettre en place des stratégies de lutte contre le mercenariat.

Dans un communiqué final rendu public à la suite des travaux, les chefs d’Etat et de gouvernement ont convenu de développer et d'assurer la mise en œuvre « effective » des politiques régionales de lutte contre de nouvelles menaces sécuritaires comme le mercenariat, ainsi que la criminalité transfrontalière organisée, et de plaider pour une action diplomatique concertée entre les commissions de la CEEAC et de l’Union africaine (UA).

Par ailleurs, le sommet a exhorté les Etats membres à ratifier et à mettre en œuvre la convention de Kinshasa sur les armes légères et les petits calibres, afin « de prévenir, empêcher, éradiquer et réprimer sévèrement la circulation illégale des armes de guerre en tant que facteur de maintien et de développement de l’insécurité dans les Etats membres et dans l’ensemble de la région. »

Les participants à la conférence de Brazzaville se sont accordés sur les points suivants : Convoquer, « dans les meilleurs délais possibles une réunion des agences nationales de renseignement », en vue d’examiner la question du mercenariat dans la région d’Afrique centrale ; mettre en place un groupe de travail permanent sur le mercenariat dans la région, en vue de proposer aux organes délibérant de la communauté des solutions pour lutter efficacement et éradiquer des activités de mercenariat en Afrique centrale.

Il sera question également d’établir une coopération « efficace » avec la CEDEAO, la Commission du Bassin du Lac Tchad et la communauté des Etats Sahélo-Sahariennes, « en vue de renforcer les réponses régionales face aux nouvelles menaces » ; renforcer la coopération entre les agences nationales de renseignement dans la prévention des menaces, leur analyse et compréhension, la collecte et le partage des renseignements ainsi que dans la construction des réponses aux nouvelles menaces sécuritaires.

Il a été demandé aux Etats membres de la communauté qui ne l’ont pas encore fait à prendre toutes les dispositions nécessaires pour assurer, dans un délai de douze mois, leur adhésion à la convention sur l’élimination du mercenariat en Afrique, et à tout mettre en œuvre « individuellement et collectivement » pour empêcher le développement du mercenariat et le recours au mercenariat dans les limites territoriales des régions de l’Afrique centrale.

Rappelons qu’en Afrique les activités mercenaires qui ont évolué au fil des ans demeurent un sujet de grave préoccupation.  Aujourd’hui, elles exploitent et se nourrissent d’autres fléaux, tels que la criminalité transnationale organisée, le terrorisme et l’extrémisme violent. En 2010, le monde a été témoin d’activités illicites et de trafic de la part des groupes terroristes et mercenaires opérant au Sahel, ainsi que de l’implication présumée de mercenaires dans les violences postélectorales en Côte d’Ivoire.

En République centrafricaine, les mercenaires et d’autres combattants étrangers avaient commis d’innombrables violations des droits de l’homme contre les civils.  Ils avaient également entravé les déplacements des éleveurs le long des routes traditionnelles, notamment à la frontière avec le Cameroun. 

 

Yvette Reine Nzaba
Légendes et crédits photo : 
-Des chefs d'Etat présents au sommet extraordinaire de Brazzaville sur le Tchad
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