Charmeur, à l'allure d’Idriss Elba, selon certains de ses fans, Sorel Boulingui malgré sa notoriété a su rester humble. Aujourd’hui très coté dans les arcanes du cinéma national et international, il invite les artistes à se former car c’est en enterrant l’amateurisme que le cinéma congolais aura une plus grande renommée dans le monde.
Sorel Boulingui arrive au théâtre sans aucune notion réelle de cette discipline, et se forme sur le tas comme la plupart de ces aînés dans le groupe. Il fait ses premières armes au théâtre en 1997 sous la direction de Jules Nkounkou et Abdon Fortuné Koumbha. « Au départ j’avais une fausse idée du théâtre, je l'assimile au sketch ou théâtre populaire et quand je décide d’en faire ma carrière, je me rends compte que cela nécessitait une formation vue que ça m'a pris pratiquement trois ans ou quatre ans pour me définir en tant que comédien », lance-t-il d’emblée.
Sa première scène est un vrai échec, se souvient-il. « « J’avais du mal à articuler le texte jusqu’au jour du spectacle. Et tous les jours, c’était des critiques, des injures, car je n’arrivais pas à articuler, à travailler l’expression faciale, l’expression corporelle, etc. », a indiqué Sorel qui voit son texte être raccourci et attribué à d’autres acteurs sur la scène. Au finish, il ne dira que « ça tire » alors que durant neuf mois il avait dû mémoriser un texte de 25 lignes.
Après cette expérience, le jeune artiste au lieu de quitter les planches s’attache de plus belle à la scène et travaille sans relâche. Il quitte même le domicile familial et s’installe chez le metteur en scène. Ensemble, ils mettent en place une philosophie artistique qui fonctionne depuis lors.
Sa simplicité, sa générosité et sa disponibilité lui ouvrent de nouvelles portes. « Je ne vais plus dans une création pour paraître dans la distribution, mais je regarde avant tout la qualité du travail. Avec l’expérience, il y a quand même une exigence qui s’impose vu que tu engages non seulement ton nom mais aussi ta personnalité », a fait savoir l’acteur.
Sa loquacité, son humour et son amour du cinéma l'amène rapidement à jouer dans plusieurs distributions. Le réalisateur et écrivain congolais, Amog Lemra, décèle cette lumière et lui ouvre les portes de l’international en lui donnant la possibilité de participer au festival du Cinéma africain au Maroc, « c’était ma première sortie en tant qu’acteur sur le plan international et cette sortie m’a tout donné aujourd’hui », témoigne-t-il. A la fin dudit festival, Sorel avait pu décrocher quatre rôles dans quatre projets différents. Depuis, la machine s’est mise en route et Sorel a pris son envol. Il est présent dans le long métrage d’Amour Sauver « La Mousse », « Au secours » et « Kinkoko » de la réalisatrice Lisebeth Mabiala, « Hybride » et « Epicura », de Ori Huchi Kayser, « Mensonge Légal », « Entre le marteau et l’enclume » et « Djoli », d’Amog Lemra.
Sur le plan international, Sorel est également bien coté. Il travaille sur une série marocaine, depuis 2018, nommée Force spéciale africaine, que l’on pourra découvrir d’ici un an. Il est aussi présent dans « Kuntak », le long métrage de Françoise Elong, qui n’a pas pu voir le jour. A Abidjan, il a eu la chance de tourner dans « Ma grande famille » D’akissi Delta. Sorel sort récemment de Bangui, où il a travaillé sur une série centrafricaine en tant qu’acteur et directeur artistique.