La sapologie congolaise a désormais une égérie toute trouvée en la personne de Tchianna Tchikou Pembey, une femme pétillante qui représente à elle-même un cocktail de couleurs, un vrai plaisir pour les yeux et un court-circuit pour les neurones du public congolais.
Après quinze ans passés sur le territoire français, Tchianna retourne dans son pays de naissance pour s'imposer dans un milieu qu'elle considère trop masculin. Son style est, quant à lui, très moderne et même plus. Elle le considère comme futuriste et pérenne.
Styliste de métier et de passion, cette jeune femme a dû se former à la couture en ne trouvant point satisfaction auprès des couturiers locaux et étrangers installés sur le territoire congolais. Il faut bien ne faire qu'un avec un créateur pour comprendre exactement ce qu'il veut et l'exécuter parfaitement comme lui l'aurait fait. Les créations de Tchianna mettent le pagne au centre de son univers. Ces dernières n'ont rien à envier aux codes de la haute couture dans laquelle on pourrait répertorier son travail.
Mais seulement Tchianna n'aime ni les cases, ni les moules. Elle affirme d'ailleurs que ses créations sont l'expression d'une certaine rébellion, qui veut voir la femme congolaise assumer son indépendance, parce que « l’indépendance, c'est important ». « Quand je suis contente, je crée. Quand je suis triste, je crée. Quand je suis fâchée, je crée. Mon arme à moi, ma façon de m’exprimer ; c'est avec mes sapes », confie-t-elle avec fierté. On ne peut qu'être admiratif de cette femme, styliste et mère de famille, au discours construit et inspirant dont les créations sont une invite à la découverte, à l'éclat et au dépassement de soi et méritent d'être vues par le plus grand nombre.