Brendan Gray devait ouvrir le Festival N’Sangu Ndji-Ndji, hélas annulé en dernière minute. Une triste nouvelle pour la culture congolaise. Il faudra donc patienter un peu pour découvrir ce chanteur australien fraîchement débarqué dans la ville océane.
Brendan Gray, c’est une sorte de pierre précieuse taillée à brut dans le roc, au bord de la rivière Yarra, là-bas dans le sud-est australien. Une pierre qui roule entre les continents, une pierre qu’il ne faut surtout pas polir. Oui, il roule comme des cailloux dans la voix rocailleuse de Brendan Gray. L’enfant terrible de Melbourne, capitale culturelle de l’Australie, s’est toujours plu à se déraciner, se laissant aller jusqu’à vivre dans la rue, le ciel comme seule toiture. Avant ça, l’Université de philosophie suivie par des études « Musical Instrument Making » au Northern Collège of Arts & Technology de Melbourne. Et puis sa passion devenue son métier : fabriquant de guitares pour la plus grande marque australienne : Maton Guitars.
Brendan a gardé de la philosophie et de la lutherie une guitare en bandoulière pour se faire « Street singer » avec pour compagnon de route la liberté. La rue a été son royaume quand ce n’était pas les pubs les plus réputées de Melbourne où la bière coulait toujours à flots. La vie de l’artiste s’est écrite à l’encre usée sur sa peau, là sur ses bras : Des tatoos en forme de notes de musique, un hommage à Pink Floyd, d’autres tatouages encore, ici sur ses dix doigts : « Open your eyes », comme des yeux ouverts en dehors de tous préjugés et de toutes frontières. Et au bout de ses doigts : six cordes de nylon pour jouer un répertoire personnel teinté de blues et de soul, jouer encore des covers d’artistes internationaux comme Amy Winehouse, Tracy Chapman, Van Morrison....
De Melbourne à Pointe-Noire, en passant par la Thaïlande, la France, et Saint-Pierre sur les bords de l’Océan Indien, l’artiste bohême voyage donc les continents et sa soif de découvrir le monde. Au soir même de son arrivée à l’aéroport A.A. Néto, il goûtait déjà quelques spécialités locales, les maboké de courges, la noix de cola, le saka-saka, se désaltérant d’une N’Gok. Au lendemain, un bouillon sauvage. Sauvage, Brendan en a également l’allure mais derrière son look de bad boy se cache un cœur tendre venu se fondre dans la ville océane pour un séjour à durée indéterminée.
En guise d’accueil, le festival international N’Sangu Ndji-Ndi devait lui faire l’honneur d’ouvrir sa 17e édition, le 30 juin, à la salle Tchicaya U Tam’Si de l’Institut français. Mais, à l’heure où nous mettons sous presse, l’événement s’est vu contraint de plier face à la crise et d’annuler en dernière minute le festival. Il faudra donc patienter un peu pour découvrir en live Brendan Gray, auteur-compositeur unique en son genre blues & soul.