Fourniture d’électricité en Afrique : environ six cents millions de personnes n’ont pas accès au courant de qualité

Lundi, Juin 28, 2021 - 14:36

La Commission économique pour l’Afrique (CEA) a publié, le week-end dernier, les conclusions de sa dernière enquête 2021 portant sur la qualité et les indices de distribution et de fourniture d’électricité en Afrique.

Intitulée, « prix de l’énergie en Afrique : transition vers une énergie propre pour l’industrialisation de l’Afrique », cette expertise menée dans vingt-quatre pays du continent souligne qu’il y a un risque que l’Afrique n’atteigne pas les Objectifs de développement durable, notamment dans le volet N°7 (ODD7). Car, environ six cents millions de personnes n’ont pas accès à l’électricité de qualité dans le continent. Et, environ neuf millions de personne n’ont pas accès à un combustible de cuisson propre.

« Les taux d’accès à l’électricité dans vingt-quatre pays sont inférieurs à 50%. Il est hors de question que l’Afrique progresse mieux si nous n’investissons pas de manière adéquate dans l’énergie et n’assurons pas un accès abordable pour tous », a déclaré la secrétaire exécutive de la CEA, Vera Songwe.

Ce rapport cite à titre d’exemple quelques pays africains parmi lesquels, le Libéria, le Malawi, la République centrafricaine, le Burundi et le Soudan du Sud comme pays ayant stagné ou inversé l’accès à l’électricité. Par contre, les pays comme le Nigéria, la République Démocratique du Congo et l’Éthiopie enregistrent les plus gros déficits d’accès à l’électricité.

« L’accès à une énergie de qualité et propre est une composante essentielle de la transformation et de l’industrialisation de l’Afrique », a indiqué le directeur du Centre africain pour la statistique, Oliver Chinganya, avant de spécifier que dans le contexte du déploiement et de la mise en œuvre de la Zlecaf, fournir aux économies un carburant abordable fait partie intégrante du soutien aux actions visant à accélérer la réalisation des Objectifs de développement durable et des aspirations de l’Agenda 2063 de l’Afrique.

Par ailleurs, l’enquête de la CEA déplore le fait que l’Afrique repose principalement sur les combustibles fossiles et les biomes au lieu de diversifier son approvisionnement en énergie primaire, compte tenu de son excès de ressources renouvelables et non renouvelables.

« Il est urgent d’investir dans les infrastructures électriques, de diversifier l’approvisionnement en électricité et d’adopter les énergies renouvelables modernes », a déclaré le chargé des affaires économiques de la CEA, Anthony Monganeli Mehlwana.   

Il nous faut environ quarante milliards de dollars d’investissements par an pour relever le défi

Selon le rapport de suivi de l’ODD7, l’Afrique n’atteindra pas les cibles de cet objectif, en raison d’un approvisionnement et d’un accès limités à l’électricité. Environ quarante milliards de dollars d’investissements par an sont nécessaires pour répondre aux besoins énergétiques du continent.
Donnant quelques pistes de solution pour faire face au problème, le rapport recommande que les pays doivent fournir un environnement favorable pour attirer les investissements du secteur privé dans le secteur de l’électricité. Et, appliquer des tarifs reflétant les coûts, tout en faisant attention à une production efficace d’électricité pour réduire les coûts ainsi que fournir des incitations et des mécanismes pour augmenter la part des énergies renouvelables dans les systèmes électriques.

« Les pays doivent s’assurer que les prix reflètent les coûts de consommation et d’utilisation de l’énergie », a exhorté le secrétaire général adjoint de l’ONU qui a participé à la publication dudit rapport.

  
 

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