Il y a 12 ans, Agathe Lucas mettait les voiles de Pornic à Pointe Noire, voyage d’un continent à un autre, d’un Atlantique à ce même Atlantique. Une route tracée par Jah comme dit son ami Coco Manioc et au bout de la route un coup de cœur nommé Toppé.
Jeudi 30 mars 1967. Agathe Lucas vient au monde tandis que le journal « Tintin » sort son N° 962 que Charles de Gaulle fait la une du « Parisien libéré » pour le lancement du 1er sous-marin nucléaire « Le Redoutable » et que le coureur cycliste Eddy Merckx s’affiche en 1re page de « L’Equipe ». Ca sent bon la France de la fin des sixties et la jeune Agathe respire l’air de l’Atlantique à pleins poumons, là tout d’abord à Nantes où elle naît, plus loin à Pornic où elle grandit : « De ces années là, j’ai gardé en héritage l’amour de l’océan Atlantique, il m’a toujours suivie comme une ombre, de ma plus tendre enfance jusqu’ici à Pointe Noire où je vis depuis une douzaine d’années ». Rien d’étonnant à ce que le vent du large soit son oxygène et le nautisme à la voile sa passion. Plus terre à terre, elle avoue son autre « dada » : L’équitation ! « L’océan, la voile, la nature, les grands espaces, les animaux, l’équitation, voilà ce qui me fait kiffer. La musique aussi. Dès le plus jeune âge, mes parents m’ont enseignée les grands noms de la musique classique, ceux du jazz et du blues ou encore de la chanson française comme Brassens ou Ferré. Ca fait partie de ma culture. Pendant quatre, cinq années, j’ai appris le solfège et le piano, joué un peu de guitare et, lorsque j’étais en pensionnat pour mes études, j’ai même intégré une chorale. Tout ça est déjà loin » se souvient néanmoins Agathe.
Là où est l’océan, Agathe Lucas n’est jamais loin et c’est tout naturellement qu’elle a posé son bagage professionnel et jeté l’ancre au Port autonome de Pointe Noire, travaillant à la sécurité des navires et plus particulièrement dans l’électronique maritime. Mais, lors d’un dimanche de févier 2019, la musique l’a comme rattrapée par la manche et Agathe s’en réjouit : « C’est à Matombi, à la Pointe Indienne où j’organisais un concert d’au revoir pour des amis que j’ai rencontrés Toppé pour la 1re fois. Elle faisait les chœurs du reggae man Jah Thiano, il y avait également le rappeur Shadow La Menace ce jour là. De ces belles rencontres est née une amitié quasi spontanée et le titre « Voyage au pays des brumes » que j’ai écrit pour Shadow La Menace, un titre que l’on retrouve d’ailleurs sur son disque Voisin qui est sorti récemment ».
La suite de l’histoire s’écrit dans l’écume des jours et des semaines qui passent et Agathe répond à un S.O.S de Toppé qui sollicite son aide. Cela aurait pu être comme un simple message dans une bouteille que l’on jette à la mer, ce sera à la fin une tempête dans la vie d’Agathe Lucas : « Je suis devenue son auteure et son manager sans jamais y avoir songé. Aujourd’hui Toppé c’est dix musiciens et danseurs dans un style tradi-moderne sur la scène où il faut gérer le visuel, entre chorégraphies, costumes, maquillages, accessoires... J’ai épousé en quelque sorte le rêve de Toppé et je me sens investie pour le porter en haut de la vague. Plonger corps et âme dans l’univers de Toppé, c’est un travail immense à manager mais c’est aussi mon exutoire ! Mon ami Coco Manioc me dit que je suis sur la route qui m’est donnée par Jah et c’est un bon résumé ». De cette aventure au long cours où Agathe Lucas tient fermement la barre pointe un compact-disc sept titres à l’horizon, avec une sortie prévue pour juillet-août si les vents ne sont pas contraires. Pour l’auteure-manager bercée par l’Atlantique, c’est là l’opportunité de rendre en musique à la République du Congo tout l’amour que le pays lui a offert dans un bel accueil qu’elle garde au fond du coeur.