Le président de l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture au Congo (ACAT-Congo), Christian Loubassou, a, au cours d’une conférence de presse animée le 2 juillet à Brazzaville, souhaité que le pays puisse se doter d’un texte spécifique relatif au traitement des personnes détenues.
C’est sur le thème : « Les droits de la personne privée de liberté en République du Congo », que Christian Loubassou a échangé avec la presse. Selon le président de l’ACAT-Congo, les droits du détenu sont contenus dans la plupart des instruments juridiques internationaux et régionaux. Mais, leur mise en œuvre dépend de la situation économique, politique et géographique de chaque pays.
« Je veux qu’au niveau du Congo, nous ayons un texte spécifique relatif à l’ensemble des règles minima des droits de détenu, en fonction de nos réalités. Au moins, un minima de ces droits sont respectés dans la plupart de nos prisons de différente manière en fonction des possibilités du gouvernement », a déclaré Christian Loubassou.
Il a rappelé quelques droits des prisonniers notamment le droit à la présomption d’innocence, à la santé, au contact avec le monde extérieur, au maintien des liens familiaux et amicaux, à un conseil, à la protection de l’intégrité physique, à la non-discrimination et à une alimentation suffisante et équilibrée.
« Être privé de liberté aujourd’hui ne signifie pas être privé des droits fondamentaux et cela ne devrait pas laisser un regard indifférent à nos semblables. La prison c’est la privation de la liberté d’aller et de venir et rien d’autre. Le constat que nous avons réalisé est que la situation varie d’une prison à une autre. Au Congo, les droits à l’alimentation et à la santé sont garantis mais peut-être pas au rythme souhaité », a poursuivi le président de l’ACAT-Congo.
Depuis 2017, l'ACAT-Congo mène en partenariat avec la Fédération internationale des ACAT (FIACAT) un projet de lutte contre la détention préventive abusive (DAP) en République du Congo. Ce projet intitulé : « Garantir l’accès des détenus en attente de jugement à la justice dans quatre prisons de la République (Brazzaville, Pointe-Noire, Dolisie et Ouesso » est dans sa deuxième phase. L’objectif étant de sensibiliser l’opinion publique congolaise aux droits des détenus, aux conditions de détention, aux normes internationales en la matière, à l’impact sur les familles, ainsi que rappeler l’ensemble des garanties judiciaires d’application dans un Etat de droit.
« Certaines personnes estiment que parler des droits du prisonnier est de l’utopie, surtout dans un pays comme le nôtre. Compte tenu de son rôle éducatif, la prison prépare le détenu à la resocialisation. Cependant, les valeurs humaines consacrent à la dignité humaine un minimum des droits fondamentaux y compris pour la personne privée de liberté », a conclu Christian Loubassou.