La moue mi-boudeuse, mi-joyeuse telle se présente Dada Love, 24 ans, artiste musicienne qui souhaite devenir la reine de la rumba congolaise de sa génération. Prête à se faire un nom, en se déjouant des codes et des clichés de ce registre, l’artiste, obstinée et travailleuse, croit fermement à ses aptitudes qui, dit-elle, lui ouvriront les portes de la notoriété.
Faire de la rumba pour Dada Love n’a rien à avoir avec les chansons d’amour à l’eau de rose, l’artiste utilise ce canal pour dénoncer et conseiller car, selon l’artiste, les actes sont plus parlants que les mots. « Derrière chacune de mes chansons sont abordées de vraies thématiques sociales propres aux jeunes et, par extension, à toutes personnes soucieuses de l’avenir de notre pays », a déclaré l’artiste.
C’est ainsi que l’interprète de « Bilanga » encourage les jeunes à revenir à la terre car elle est une source de richesse. « Mes chansons sont en fait une observation de la société. Et via des conseils, j’oriente à ma façon ceux qui écouteront ces chants à faire de bons choix qui, j’espère, changeront positivement leurs vies, nos vies », a indiqué la musicienne qui chante en lingala, français bembé et kituba afin que ses compositions aient une grande portée.
L’amour y est aussi évoqué dans « Ingratitude d’amour », une rengaine qui décrit la négligence des hommes face à leur compagne et « Bokila », un titre qui exprime la détresse d’un homme face à son épouse. Un maxi single de quatre chansons dans lequel la jeune musicienne évoque des thèmes d’actualité pour susciter une prise de conscience. Dada Love rentre de plain-pied dans la musique grâce aux encouragements de son père Tonton Mayala, artiste musicien congolais qui fait aussi office de son manager depuis 2011.
Dada est consciente que seuls le travail et la persévérance lui permettront de maintenir le cap dans ce milieu à prédominance masculine. « Ce n’est pas facile de faire de la musique au Congo, et encore plus quand on est une femme. Entre les producteurs qui ne sont pas très clairs dans les contrats, ajouter à cela la recherche d’un plateau pour la promotion et la visibilité de l’œuvre, beaucoup de musiciennes abandonnent parfois leurs rêves pour ne pas subir toutes ces contraintes », a expliqué Dada qui se dit chanceuse d’avoir à ses côtés son père même si elle sait que cela ne sera pas le cas dans quelques années.
Néanmoins, elle compte sur son caractère pour traverser monts et vallées qui se dresseront sur son chemin. « Je suis de nature très têtue et je sais ce que je veux ; je voudrais être une référence dans la rumba congolaise, comme l’a été Pembé Sheiro », a-t-elle espéré.