Kinshasa : l’épée de Damoclès plane sur les IXes jeux de la Francophonie

Jeudi, Juillet 8, 2021 - 18:34

La RDC va être fixée sur l’une des trois options, à savoir la poursuite, le report ou l’annulation de l’événement international prévue sur son sol pour août 2022, à la suite des prochaines recommandations techniques supplémentaires de la mission technique d’experts associée à un groupe des ambassadeurs francophones (GAF).

 

 

Didier Tshiyoyo, Haut représentant du Chef de l’État au CNJF (DR)Le communiqué de presse émis à l’occasion de la 115e session du Conseil permanent de la Francophonie (CPF) tenue, les 6 et 7 juillet, fait état de l’imminente descente d’une délégation à Kinshasa censée donner son avis sur le maintien ou non des jeux. Sans précision de date, l’on sait néanmoins que la question va enfin être élucidée. « Une mission technique d’experts, en association avec le GAF à Kinshasa, va être dépêchée dans la capitale congolaise pour émettre des recommandations techniques supplémentaires par rapport à la poursuite, au report ou à l’annulation de ces Jeux », est-il dit dans le document émis depuis Paris. Il ne reste plus qu’à prendre son mal en patience le temps que ce soit chose faite.

Aux dernières nouvelles, l’on sait qu’il y avait péril en la demeure au niveau de l’organisation des IXes Jeux de la Francophonie. Le Comité national des Jeux de la Francophonie (CNJF) est jusqu’ici pointée du doigt dans la presse locale. Il s’est basé sur le « Rapport de suivi des recommandations de la 19e réunion du Conseil d’orientation tenue le 28 avril 2021 ». Il a fait largement écho des inquiétudes émanant du document émis le 15 juin, à savoir qu’il était porteur de l’avis défavorable de la directrice du CIJF, Zeina Mina. Elle a soutenu au sujet des infrastructures remises en cause qu’à l’analyse des documents en sa possession : « Le CIJF exprime ses vives inquiétudes quant à la capacité du CNJF de mener à bien les préparatifs et livrer les infrastructures dans les délais impartis ». Elle s’est basée sur l’appréciation d’Hervé Girard, gestionnaire des projets au cabinet Baltus Architecte, transmis le 7 juin à la directrice internationale des Jeux de la Francophonie. Il y soulignait notamment : « À nouveau, nous avons été noyés sous une diversité de documents incomplets, incohérents et contradictoires, aussi bien au niveau de la répartition des sites que sur les montants des contrats ». D’où la conclusion sans appel d’Hervé Girard : « En conséquence de quoi, notre avis reste, à ce jour, défavorable. À ce niveau de l’organisation d’un évènement international, cela soulève en effet de vives interrogations sur la capacité des équipes chargées à gérer convenablement le projet jusqu’à le conduire à son terme ».

Le sujet étant à ce point sensible, il est normal qu’il se soit imposé à la 115e session du CPF qui, en plus des questions politiques de l’heure, l’a abordé. Aussi comme, fait savoir le communiqué, « le CPF a également consacré un point spécifique de l’ordre du jour aux IXes Jeux de la Francophonie, prévus à Kinshasa en août 2022 ». D’aucuns estiment qu’à présent, tout peut arriver : aucune des trois options ne prévaut. Nul ne peut prédire ce qu’il en sera de la suite. La poursuite, le report ou l’annulation de ces Jeux ne tiennent qu’« aux performances du CNJF en attendant l’arrivée des experts », a soutenu sans plus un ancien membre dudit comité. « Attendons voir », a-t-il conclu.

 

 

Nioni Masela
Légendes et crédits photo : 
Didier Tshiyoyo, haut représentant du chef de l’État au CNJF (DR)
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