Loin des slogans politiques, la réalité est bien autre pour le secteur agricole en République démocratique du Congo (RDC) qui a enregistré un taux d’exécution des dépenses budgétaires de 16,65 % au cours des six premiers mois de l’année 2021. Par ailleurs, cet argent décaissé n’a servi essentiellement qu’aux rémunérations, avec un taux d’exécution de 101 %.
Les statistiques des états de suivi budgétaire de la Direction générale des politiques et programmation budgétaires, une structure appartenant au ministère du Budget, note une faible affectation des ressources au ministère de l’Agriculture. Pire, la quasi-totalité des fonds alloués au ministère de l’Agriculture n’a servi qu’aux salaires. Aucun franc congolais n’est venu appuyer les dépenses de la rubrique « Investissement sur ressources propres » du gouvernement. Pourtant, beaucoup d’acteurs du secteur espéraient et appelaient même à des investissements propres massifs dans les projets agricoles pour répondre au défi alimentaire. Pour eux, depuis le début de l’année, le gouvernement n’a pas tenu sa promesse d’investir dans le secteur agricole.
Même au niveau de la coopération avec les bailleurs, aucun dollar américain n’a été orienté vers la rubrique « Investissements sur ressources extérieures ». En fait, il n’y a pas eu d’investissements tant du côté du gouvernement que de ses partenaires extérieurs pour faire bouger plusieurs projets agricoles en attente de financement. En fin juin 2021, le ministère de l’Agriculture n’a bénéficié que de 11 millions de dollars américains sur près de 69 millions de prévisions. Une situation catastrophique et en contradiction avec les efforts au niveau politique pour assurer une meilleure visibilité à la production alimentaire RD-congolaise.