Lire ou relire : « L’athéisme est un humanisme » de Giscard Kevin Dessinga

Jeudi, Août 5, 2021 - 20:27

Les courants athées qui ont marqué l’histoire moderne sont l'objet de cet essai publié aux éditions Connaissances et Savoirs. L’auteur présente ces formes de négation de Dieu et leur limite.

Le philosophe congolais Giscard Kevin Dessinga s’est proposé de donner, dans un langage didactique, le sens du combat des athées. Il revisite d’abord les grands penseurs qui ont opté pour le refus de Dieu, des traditions, de l’éthique et de la religion, au profit du primat de la raison et de la science. Il s’agit particulièrement de Feuerbach, Marx, Nietzsche, Freud et Sartre. Et, montre par la suite les faillites de leur vision, car pour l’auteur Dieu existe et n’est pas contre le bonheur et la liberté des hommes.

L’auteur reproche, dans sa démarche de raisonnement, aux philosophes athées d’avoir nié Dieu en le remplaçant par l’homme. Ce dernier étant divinisé et présenté comme la solution absolue aux problèmes de l’existence humaine. Le constat qui se dégage est : « l’athéisme est un humanisme » selon les mots de Jean-Paul Sartre. C’est la passion pour l’homme qui pousse en effet les athées à mettre l’homme au centre de leur vision en considérant Dieu comme une simple création de l’imagination, une superstition qui infantilise davantage l’homme et l’empêche de prendre en main son devenir.

« Moralement impossible et de trop, scientifiquement inutile, humainement intolérable, psychologiquement dérangeur et métaphysiquement superflu, voilà qui condamne Dieu dans les archives de l’histoire. Que reste-t-il ? L’homme. Un homme sûr de soi et maître absolu de son histoire ? », écrit Giscard Kevin Dessinga pour résumer la vision des doctrines athées. Et pourtant, en se fondant sur le faillibilisme de Karl Popper, l’essayiste va déconstruire ces conceptions athées. La science et l’histoire ont démontré au fil du temps l’incapacité de l’homme de se sauver. La science évolue avec des erreurs et des faiblesses, elle est incertaine et limitée. L’histoire n’obéit pas toujours à la volonté de l’homme, elle demeure une contingence.

Pour l’auteur, « le salut ne viendra ni d’un empereur ni de la victoire d’un peuple sur un autre. L’humanité a besoin d’être sauvée du mal, des injustices et de la violence. L’humanité a besoin d’être profondément pardonnée et réorientée vers une vie digne de l’être humain. C’est le salut, le vrai, que Jésus nous propose et vient pour nous offrir » (page 47).

Aubin Banzouzi
Légendes et crédits photo : 
La couverture du livre/DR
Notification: 
Non