Si l'apparence est la première chose que l'on présente à autrui, il se trouve qu'il n'ya pas de règle générale en ce qui concerne l'habillement. On note néanmoins des spécifiés relatifs au milieu, des perceptions et influences. L'industrie de la mode n'étant pas en reste de la conquête du monde, dans lequel les lois et les codes tendent toujours à plus de démocratisation voire de vulgarisation. Alors, qu'est-ce qu'une tenue correcte ?
«L'habit ne fait pas le moine, mais on reconnaît le moine par son habit.» Cet adage inspiré de Saint-Jérôme montre à suffisance la relation complexe entre l'être et le paraître. L'habillement, qui a la triple utilité de couvrir la nudité, protéger la peau des agressions extérieures et de transposer au dehors la personnalité intérieure mais aussi l'appartenance à un corps ou une profession, est souvent l'objet de beaucoup de tiraillements et de ressentiments.
En effet, loin de ne s'habiller que pour soi, l'habillement est aussi une manière d'entrer en relation avec les autres. La bienséance voudrait qu'on n'impose pas aux autres plus que ce qu'ils ont besoin de voir ou sont disposés à voir. Ainsi, s'habiller est déjà une façon d'interagir avec son prochain d’une façon non verbale. Mais que veut donc dire bien s'habiller ? Pour certains milieux académiques, professionnels ou religieux, la question ne se pose pas. Il y a un canevas bien établi pour les hommes comme pour les femmes. Tenue scolaire en tissu de couleurs bitonales unies, costume-cravate ou jupe dépassant les genoux - poitrine et bras couverts selon les milieux cités, il se peut que personne ne soit à l'abri de l'impair ou que lesdits milieux puissent tomber dans ce qui pourrait être considéré comme un excès.
Ainsi, considérer qu'un cadre féminin du monde de la bourse commet un impair quand elle va rencontrer un gros client potentiel en ballerines et non pas en talons-aiguilles peut pousser au débat. De même le fait que la sœur membre d'une église lambda qui laisse paraître de quelques centimètres le dessus de ses chevilles soit considéré comme un acte charnel, une tentative de séduction, oblige à s'asseoir deux secondes pour réfléchir.
Une chose reste du moins certaine, c'est que les codes vestimentaires changent selon que l'on se trouve dans un endroit ou un autre du monde. Dans les cas très illustratifs où il est normal qu'un homme écossais s'habille en kilt, chaussettes et chaussures tout terrain et que ça n'offense personne ; ou que dans les populations autochtones d'Afrique et comme la population pygmée du Congo qui, il y a quelques années, ne s'habillaient qu'en cache-sexe et que ça ne choquait personne; ou encore que des femmes islamiques revêtent le voile à n'en laisser paraître parfois que les deux yeux et que c'était normal pour elles. Dans les cas les moins illustratifs, on pourrait aussi prendre en considération qu'une femme américaine, quel que soit son âge, sa couleur de peau, ou sa taille puisse s'habiller à moitié nu avec une coiffure extravagante en plein centre-ville et que ça ne choque personne.
L'habillement serait donc plus culturel qu'autre chose, mais les frictions viennent au moment où on importe sa culture et sa façon de faire dans un pays aux mœurs complètement différentes que celles de son pays d'origine.
Contrairement à ce qu'on pourrait penser, la femme n'est pas le seul genre à incriminer. En matière d'apparence au Congo-Brazzaville et dans le monde. On aura vu passer des styles comme les " tailles-basses " laissant paraître l'anatomie de deux fesses recouvertes d'un caleçon ; tout comme on aura vu des coiffures comme la " crête de coq " empruntée aux catcheurs d'ici et d'ailleurs qui ont eu du mal à passer pour certaines mamans tout comme pour les surveillants d'écoles qui, dans certaines institutions, publiques, attendent les élèves de pied ferme le lundi avec le rasoir en main.
A certaines institutions académiques ou certaines professions, même si cela n'est pas écrit noir sur blanc, mentionné dans le règlement intérieur, il y a une façon de faire qui a pour socle véritable le bon sens ou l'éthique ; surtout si l'agent est appelé à rencontrer plusieurs vis-à-vis, et ce qu'importe les milieux auxquels ils appartiennent.