Les opérations de dragage ne sont pas menées de manière régulière pour assurer la fluidité du trafic sur les 4300 km de réseau fluvial national. Sous-équipés et confrontés à des difficultés financières, les agents publics en appellent au soutien du ministre des Transports, Jean-Marc Thystère Tchicaya.
Depuis plusieurs années, les voies navigables connaissent des problèmes liés à l'irrégularité des régimes pluviométriques, par exemple, en saison sèche les lits des cours d'eau sont parsemés de bancs de sable empêchant la circulation des embarcations lourdes. C’est la cause de l’interruption du trafic sur la Sangha, entre mars et mai, et le quasi arrêt du trafic sur l’Oubangui entre Brazzaville et Bangui (février et mai). C’est aussi le cas au port fluvial d’Oyo, dans le département de la Cuvette, où le transport du bois peine à y transiter à cause de l’ensablement.
La direction générale de la navigation fluviale (Digenaf) est l’organe technique qui assiste le ministre dans l’exercice des attributions en matière de la navigation fluviale. Lors de la séance de travail avec le nouveau ministre de tutelle, le 3 août dernier, le directeur général de la Navigation fluviale, Sébastien Rachel Yoa, a présenté les difficultés de sa structure, en termes de financement et moyens techniques.
L’armateur public, a-t- il détaillé, fait face au non-décaissement des crédits de fonctionnement ; à l’insuffisance de moyens nautiques, de moyens informatiques, des locaux abritant les services ; à l’absence du matériel de contrôle pour le suivi et le contrôle des travaux d’entretien du réseau fluvial et du matériel de radiocommunication terre-fleuve et fleuve-fleuve, etc. « Les conditions de travail sont très difficiles tant à Brazzaville que dans les départements », a-t- il déploré.
Le secteur de la navigation fluviale va s’éteindre si l’État congolais n’appuiepas le secteur. Puisque, le sous-secteur de la navigation fluviale est aussi confronté à un problème de main-d’œuvre qualifiée. Il faut savoir que la DIGENAF est en charge de la coordination les navigations en eaux intérieures, notamment sur l’axe Oubangui, Sangha, Lima, Pool- Malebo, Kouilou.
Pour la tutelle, la relance des activités fluviales passe par l’équipement des armateurs publics, la formation des cadres et du personnel navigant. Au total vingt-deux étudiants congolais sont en formation à l’École régionale de formation aux métiers de la navigation intérieure, à Kinshasa (RDC). Les autorités misent sur la relève pour préparer son plan de relance du secteur. « Cette visite au Port autonome de Brazzaville et à la Digenaf s’inscrivait dans le cadre d’une mission de travail qui vise à toucher du doigt les réalités sur le terrain et de permettre de relever les défis en partage », a affirmé le ministre Jean-Marc Thystère Tchicaya.
Des voies navigables inexploitées
Le Congo dispose des atouts inestimables dans ce secteur. Les voies d’eau intérieures sont constituées par le Fleuve Congo et ses affluents, et par d'autres cours d'eau dont les régimes subissent l'influence du climat et des sols. À l'aval de Brazzaville, le cours du Fleuve Congo est coupé de rapides, de cataractes et de chutes infranchissables. Le Congo est navigable toute l'année en amont de Brazzaville sur 610 kilomètres environ. Les débits varient entre 60 000 m/s en hautes eaux et 27 000 m/s en circuler en période de saison sèche.
Le réseau fluvial secondaire est constitué, d'une part par les autres affluents du Congo, d'autre part par de nombreux petits cours d'eau. La Likouala a un régime hydrologique irrégulier. Elle est navigable entre Mossaka et Etoumbi (475 km) d'octobre à juin. L'Alima, d'une longueur de 600 km, a un régime plus régulier. Elle coule dans des terrains très perméables. Les étiages sont atténués par le fait qu'une nappe phréatique abondante restitue à la rivière une grande partie de l'eau emmagasinée. Elle est aussi navigable entre Boundji et son confluent avec le Congo.
La Nkéni arrose une partie de la région des plateaux Batéké. Elle bénéficie des mêmes conditions géologiques que l'Alima, mais elle est navigable seulement entre le Congo et Gamboma (110 km) pendant 11 mois. La Ngoko, affluent de la Sangha, est navigable de Ouesso à Ngbala. La Motaba, affluent de l'Oubangui, est accessible jusqu'au village de Bangui-Motaba (190 km) et les baleinières ne dépassant pas 20 m de long peuvent y circuler en toutes saisons.
L'Ibenga est le deuxième affluent de la rive droite de l'Oubangui. Il est navigable de Boyélé à Mampoutou (220 km) pour les convois de 20 tonnes. Le Kouyou, affluent de la Likouala-Mossaka, est navigable seulement pendant 9 mois, de fin septembre à fin juin. La navigation, parfois difficile en janvier-février, se fait sur 240 km jusqu'à Owando.