Changement climatique : l’ONU appelle à réduire « drastiquement » les émissions de gaz à effet de serre

Mardi, Août 10, 2021 - 17:00

Le réchauffement de la planète pourrait s’accélérer plus tôt que prévu et certaines conséquences seraient déjà « irréversibles », selon le dernier constat choc des experts climat des Nations unies (Giec), publié le 9 août.

Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) s'est attardé sur les émissions de gaz à effet de serre autre que le CO2, et en particulier le méthane. Ce gaz, qui répond à la formule CH4, est le deuxième gaz à effet de serre le plus important après le CO2.

Depuis une dizaine d'années, les émissions de méthane ont augmenté de façon discontinue. Avec un pouvoir de réchauffement de l'atmosphère près de trente fois supérieur à celui du CO2, il constitue désormais un levier crucial dans l'ambition de contenir le réchauffement global sous la barre des 2°C.

Sophie Szopa, directrice de recherche de la CEA, et spécialiste de la chimie atmosphérique, a coordonné la rédaction du chapitre du rapport portant sur les émissions des autres gaz à effet de serre.

« Les autres gaz à effet de serre ne sont pas oubliés dans les mesures de réduction puisque depuis le protocole de Kyoto de 1997, les autres gaz à effet de serre sont pris en compte dans les engagements de réduction. Ce que l'on met en lumière dans le 6e rapport, c'est que le réchauffement observé est de 1,09°C pour la décennie 2010 par rapport à la fin du XIXe siècle et qu'il est intégralement dû aux activités humaines », a-telle expliqué.

On y montre également que les émissions du méthane contribuent à une part importante du réchauffement global puisqu'elles représentent 0,5°C sur le total. Il s'agit là des émissions de méthane, c'est-à-dire sous la forme de concentration de méthane, mais également les effets indirects du méthane puisque sa transformation dans l'atmosphère produit un autre gaz à effet de serre puissant : l'ozone. Donc le réchauffement induit par le méthane est à peu près la moitié de celui du CO2, sur la même période.

 Les experts de l’Onu jugent que la responsabilité de l’humanité dans le réchauffement climatique est « sans équivoque ».

L’humanité, déjà frappée par des canicules et des innondations en série, n’est pas au bout de ses peines. Selon le rapport, le réchauffement de la planète pourrait atteindre le seuil de +1,5 °C autour de 2030 au lieu de 2040, date fixée par la précédente estimation du Giec en 2018.

Yvette Reine Nzaba
Notification: 
Non