Ouverte le 13 août à Brazzaville, la deuxième édition du Salon des métiers du bois (Sameb) se fermera le 20 août. L’événement vise à mettre en exergue le potentiel forestier congolais ainsi que le savoir-faire des artisans nationaux ayant le bois comme matière première de travail.
Exposant lits, fauteuils, tables, pots de fleur, accessoires de mode, statuettes et bien d’autres articles de construction et de décoration intérieure, essentiellement fabriqués en bois, le Sameb vise, entre autres, la valorisation et la promotion de la production des œuvres en bois local certifié, ainsi que la mise en valeur des différents métiers de ladite filière. Pour le Premier ministre, chef du gouvernement, Anatole Collinet Makosso, cette deuxième édition qui se tient sur le thème « Artisanat, l’un des maillons sûrs de la diversification de l’économie », revêt un intérêt particulier pour le Congo, spécifiquement pour le secteur de l’artisanat en ce qu’il s’inscrit dans les objectifs de développement du pays à court, moyen et long terme.
« Le Sameb constitue un rendez-vous important face aux incertitudes que la situation économique mondiale impose à notre pays. Nous savons tous que l’œuvre artisanale dans toute sa diversité est d’abord et avant tout une œuvre de l’esprit qu’il faut encourager, valoriser, promouvoir et protéger. Mais aussi impulser la formation et le perfectionnement des artisans congolais, afin de les rendre plus compétitifs et plus attractifs sur le marché national, sous-régional, régional et même international », a indiqué le Premier ministre.
Selon lui, l’importante réforme entreprise dans le secteur du bois a permis d’améliorer la gouvernance forestière et d’intégrer les thématiques émergentes caractéristiques des évolutions survenues au niveau international. Elle ouvre, en outre, de grandes opportunités au secteur de l’artisanat considéré comme un secteur clé de la diversification de l’économie.
« Le gouvernement attend du Sameb une contribution capitale. Je voudrais aussi pouvoir compter sur l’ouverture d’esprit des artisans pour apporter leur expérience dans la valorisation de l’innovation, qu’elle soit technique ou technologique, qu’elle concerne la gestion ou les autres fonctions d’entreprise car elle est source d’amélioration de la compétitivité de nos artisans », a souhaité le Premier ministre, Anatole Collinet Makosso.
A son tour, la ministre des Petites et moyennes entreprises, de l’artisanat et du secteur informel, Jacqueline Lydia Mikolo, a invité le gouvernement à accompagner les artisans pour libérer davantage l’esprit d’entrepreunariat dans l’artisanat local, en vue de faire de lui le premier pourvoyeur d’emplois reconnu au Congo. L’inscrivant ainsi dans l’essor d’économie de proximité pour consolider la résilience économique congolaise.
Simone Loubienga, maire de Bacongo, estime que la valorisation du bois offrira plus d’emplois et assurera une grande visibilité du « made in Congo » dans les salons internationaux.
A cette occasion, le gouvernement promet l’institutionnalisation, non seulement du Sameb, mais aussi la tenue annuelle de la foire de l’artisanat et sollicite des partenaires bilatéraux et multilatéraux, ainsi qu’auprès des bailleurs de fonds, un accompagnement accru du Congo, en quantité et en qualité, dans son choix de construire désormais la diversification économique en s’appuyant sur la promotion et le développement de l’artisanat local.
Les artisans expriment leur joie
Pour Christian Sanga-Pamba, artisan et antiquaire, exposant des statuettes, des masques, des raphias, cette initiative est une façon de valoriser le bois. A en croire ses propos, peu de Congolais se procurent leurs articles, contrairement aux expatriés qui manifestent plus d’intérêt. Une réalité qui n’enthousiasme pas avec la pandémie de coronavirus, qui a réduit les déplacements internationaux. « Nous invitons la population à venir visiter cette exposition, car elle renferme une grande connaissance de l’histoire de nos origines et de notre terre », a-t-il souhaité
A Ntadi Bréchie, artisane spécialisée dans la création des bijoux en perle, raphia, argent, or, graine et pagne, de renchérir : « J’invite massivement les Congolais à venir découvrir "le made in Congo". Cette activité est un avantage pour nous, car elle contribue à notre visibilité et à faire connaître nos talents auprès des Congolais. Cela est également un moyen de développer notre secteur artisanal ».