Si le climat de confiance s’est consolidé entre la RDC et le Fonds monétaire international (FM), les différentes actions visant tant les produits alimentaires importés que les billets d’avion des vols domestiques et bientôt le train de vie de l’État pourraient aider à crédibiliser davantage le bilan de travail de l’actuel gouvernement.
« Discipline, rigueur, bonne gouvernance et qualité de la dépense » sont les quatre critères qui auraient permis le déblocage de 1,5 milliard de dollars du FMI, à en croire le Premier ministre lui-même, Sama Lukonde. En effet, dans son bilan des 100 jours à la tête de l’exécutif national, il a affirmé avoir séduit son principal partenaire par sa manière de travailler. Le 15 juillet dernier, le conseil d’administration du FMI a validé le Programme triennal avec la RDC pour un financement de 1,5 milliard de dollars en échange des réformes, dont la transparence dans le secteur minier et la lutte contre la corruption. Sur ce dernier point, le gouvernement estime avoir mis en œuvre une politique qui porte ses fruits : « Nous avons des inspecteurs sur le terrain pour s’assurer que nous puissions assainir les finances publiques ».
Sur le volet social, les discussions avec les transporteurs aériens commencent à produire des résultats. Congo Airways a confirmé officiellement l’entrée en vigueur des nouvelles tarifications pour toutes ses destinations dès le 14 août. Il faut rappeler que le secrétaire général à l’Économie nationale a accordé trois jours aux transporteurs aériens pour appliquer les nouveaux prix dans leur système informatique. Faute d’application, le Premier ministre est venu à la rescousse en soulevant ouvertement la nécessité de mener des actions pour parvenir à l’effectivité de cette mesure qui concerne le réseau domestique. Pour rappel, le ministre de l’Économie nationale a signé un arrêté sur le trafic aérien avec une baisse de 45 à 70 % des prix de vol à l’intérieur du pays.
Autre mesure à fortes retombées sociales : la baisse des prix des produits importés. Il a été décidé d’instaurer un panel de ministres membres du Comité de conjonctures économiques dans un plus bref délai pour finaliser les discussions avec les importateurs. Le 13 août dernier, le gouvernement et les opérateurs économiques sont tombés enfin d’accord sur les prix définitifs des produits surgelés, notamment les cuisses de poulet, le poulet entier, les côtes de porcs et les chinchards. Une bonne nouvelle pour les consommateurs même si, pour l’heure, la tendance baissière ne se confirme toujours pas sur le marché.
L’autre chantier très symbolique est la réduction du train de vie de l’État. Le Premier ministre va toucher les postes relatifs aux émoluments ainsi qu’aux frais de fonctionnement des ministères. Même si les principaux paramètres macro-économiques semblent stables, le gouvernement a fait le constat malheureux que les recettes servent essentiellement aux dépenses de fonctionnement et aux dépenses courantes, et très peu aux investissements.
Cependant, le gouvernement est attendu sur plusieurs autres dossiers qui stagnent. Il y a notamment le dépôt d’un collectif budgétaire. Sur ce point, l’on ne note aucune avancée même sur le processus de dépôt à l’Assemblée nationale. Beaucoup attendent aussi les résultats des consultations en cours sur le bilan de l’état de siège dans le Kivu et l’Ituri au niveau du Parlement. Tout le monde s’interroge sur les actions futures pour restaurer l’autorité de l’État dans cette partie du pays et la volonté réelle des voisins de l’Est de s’impliquer aux efforts de paix.