L’ambassadeur sortant de l’Union européenne (UE) au Congo, Raul Mateus Paula, a réitéré, le 16 août, la volonté de l’institution de financer la réalisation du projet de port de pêche artisanal moderne dans la deuxième ville du Congo. Approuvée depuis 2019, l’initiative bénéficie aussi d’un appui de l’Agence française de développement (AFD).
Ces dernières années, la porte maritime congolaise connaît une forte expansion de la pêche industrielle au détriment des activités de la pêche artisanale dont dépend la majorité de la population riveraine. Malgré les alertes données par les experts, le risque lié à la surpêche et à la destruction de l’environnement ne faiblit pas. En décembre 2017, par exemple, plus de 110 navires opérant sur une zone de pêche relativement limitée étaient recensés, contre 60 en 2015.
L’aide des partenaires européens vise à contenir l'expansion de la pêche industrielle au niveau de la côte de Pointe-Noire, à travers une gestion plus durable des ressources halieutiques. Il s’agit de renforcer la filière halieutique locale, afin qu’elle joue son rôle dans l’approvisionnement alimentaire du pays. L’essentiel des captures est souvent vendu sur le marché national, principalement dans les villes de Pointe-Noire et de Brazzaville.
L’UE devrait débloquer, pour cela, un montant total de 29,3 millions d’euros, soit près de 20 milliards FCFA, dont la gestion est déléguée à l’AFD. Cette enveloppe est destinée exactement à la construction d’un ouvrage de protection de la zone de débarquement de la pêche artisanale. Les travaux devraient normalement débuter dès le deuxième semestre 2020. Une partie de la subvention de l’UE est censée revenir au ministère en charge de la Pêche pour la mise en place d’un système de suivi-contrôle-surveillance de l’activité de pêche maritime.
« C’est d’abord à la pêche artisanale et à la population locale que devrait bénéficier ce programme. À terme, la maîtrise de l’effort de pêche et un bon dispositif de suivi-contrôle-surveillance garantissent le non-épuisement des ressources, la préservation de tout un pan de l’économie locale et de la sécurité alimentaire des habitants du Congo », a expliqué Hélène Gobert de l’AFD.
Les dirigeants du Port autonome de Pointe-Noire(PAPN) sont directement concernés par le projet, car la subvention devrait également permettre une mise en conformité du port aux standards internationaux, principalement en matière de gestion des déchets, des matières dangereuses et des pollutions aux hydrocarbures. « C’est une subvention qui s’est arrimée à un prêt que nous a octroyé l’AFD. Elle va permettre non seulement de réaliser un port de pêche moderne, d’accompagner, d’assister également le volet pêche artisanale », a précisé le directeur général du PAPN, Séraphin Bhalat.
L’annonce de l’ambassadeur sortant de l’UE, lors d’une rencontre d’adieux avec le chef de l’État congolais, constitue une lueur d’espoir pour les bénéficiaires du projet de port des pêcheurs artisanaux.