Prélude au Sommet mondial sur les systèmes alimentaires durables, prévu en septembre, le ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, Paul Valentin Ngobo, a ouvert le 18 août à Brazzaville, l’atelier national de validation de la feuille de route du Congo visant à contribuer à la concrétisation des objectifs et résultats attendus lors de cette initiative.
L’atelier s’inscrit dans le cadre des concertations nationales réalisées en vue du sommet mondial. En effet, ces concertations ont permis d’inventorier les différents aspects des systèmes alimentaires locaux, d’identifier les vulnérabilités desdits systèmes et d'en explorer les besoins de changement pour garantir un développement durable. Elles ont été facilitées par une forte implication des partenaires du Congo, à savoir l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, le Programme alimentaire mondial, le Programme des Nations unies pour le développement et par un soutien permanent du secrétariat du Sommet sur les systèmes alimentaires.
Le Sommet mondial sur les systèmes alimentaires durables est destiné à contribuer à la transformation de la production, la récolte, le transport et la consommation des aliments ainsi que l’interaction entre les acteurs socio-économiques et l’environnement naturel. « Ce sommet sera une occasion pour les participants d’échanger sur la manière de faire évoluer les systèmes alimentaires afin de les rendre durables et résilients. Il s’agit de trouver des voies et moyens pour améliorer la durabilité de nos systèmes alimentaires, c’est-à-dire leur permettre de nous satisfaire sans compromettre la santé de la planète et la capacité des générations futures à satisfaire leurs propres besoins alimentaires », a déclaré le ministre Paul Valentin Ngobo.
Au Congo, selon l’Institut national de la statistique et l’Unicef, la situation alimentaire et nutritionnel n’a cessé de se détériorer au cours des dernières années. Environ 14, 2% des ménages congolais souffrent d’une insécurité alimentaire sévère ou modérée et 76,6% connaissent une sécurité alimentaire aléatoire. Ces données montrent que 88% des Congolais n’ont pas accès à une alimentation adéquate et durable. « Au Congo, la question de soutenabilité des systèmes alimentaires se pose avec acuité. Plusieurs initiatives n’ont pas pu atteindre leurs objectifs de sorte que nos systèmes alimentaires demeurent vulnérables. Ces systèmes ne seront, d’ailleurs, efficaces que si nous mobilisons toutes les parties prenantes. Mettre les petits exploitants agricoles au cœur de la transformation des systèmes alimentaires pour atteindre les Objectifs de développement durable, une priorité pour notre pays », a fait savoir le ministre.
Le coordonnateur du système des Nations unies, Chris Mburu, a, quant à lui, signifié que la tenue de cet atelier marque le clou final des concertations départementales qui ont permis de recueillir les propositions de toutes les parties prenantes impliquées directement et indirectement dans les systèmes alimentaires nationaux. Ces concertations, a-t-il dit, ont offert aux uns et aux autres la possibilité de contribuer à la proposition des modèles de durabilité des systèmes alimentaires au niveau national et au gouvernement de s’engager dans la construction d’une voie alimentaire durable, propice à la réalisation des objectifs des agendas 2030.
« La validation de cette feuille de route est donc cruciale car elle offre une occasion unique au Congo d’apporter sa contribution à la transformation des systèmes alimentaires et de mettre en œuvre le billet de politique publique ciblée des actions et des engagements qui impliquent toutes les parties prenantes », a-t-il expliqué.