Afghanistan: le film des événements depuis la chute de Kaboul

Mercredi, Août 18, 2021 - 18:09

Principaux événements depuis l'entrée des talibans dimanche à Kaboul qui a consacré leur prise de pouvoir dans le pays.

Aux portes de Kaboul

Le 15 août, les talibans parviennent aux portes de Kaboul, au terme d'une offensive éclair entamée en mai à la faveur du début du retrait des forces américaines et de l'Otan. En dix jours, ils se sont emparés de toutes les grandes villes sans rencontrer de grande résistance. Le ministre de l'Intérieur afghan promet "un transfert pacifique du pouvoir vers un gouvernement de transition". Un porte-parole des insurgés promet "un gouvernement inclusif.

Départ d'Ashraf Ghani

Dans la soirée, l'ancien vice-président Abdullah Abdullah annonce que le président Ashraf Ghani a quitté le pays. La télévision montre des responsables talibans investissant le palais présidentiel, leurs troupes prennent le contrôle des zones de la capitale abandonnées par l'armée afghane. "Les talibans ont gagné", admet Ashraf Ghani sur Facebook. L'ex-président explique avoir fui pour éviter un "bain de sang".

Chaos à l'aéroport

Lundi 16, l'évacuation de diplomates, d'autres étrangers et d'Afghans s'organise dans l'urgence. Une marée humaine se précipite à l'aéroport de Kaboul, donnant lieu à des scènes de totale anarchie dont les images sont diffusées sur les réseaux sociaux. Les forces de sécurité peinent à maintenir l'ordre, deux hommes sont tués par des soldats américains, les vols doivent être suspendus plusieurs heures. Des avions militaires du monde entier entament une noria pour évacuer des milliers de personnes.

Mise en garde de l'ONU

La Chine est le premier pays à dire vouloir entretenir des "relations amicales" avec les talibans. Le Conseil de sécurité des Nations unies met en garde les talibans contre toute volonté de faire du pays une base pour de futures attaques terroristes. "L'Afghanistan ne doit pas redevenir le sanctuaire du terrorisme qu'il a été", exhorte le président français, Emmanuel Macron.

Biden défend le retrait américain

Cible de vives critiques et longtemps silencieux, le président américain, Joe Biden, prend la parole le 16 août au soir. Lors d'une adresse à la nation, il défend "fermement" sa décision de retirer les troupes américaines. La mission de Washington n'a jamais été d'y bâtir une nation démocratique mais "d'empêcher une attaque terroriste sur le sol américain", martèle-t-il.

"Une honte pour l'Occident"

Le 17 août, la chancelière Angela Merkel se dit ouverte à l'accueil "contrôlé" de réfugiés "vulnérables". "Les images de désespoir à l'aéroport de Kaboul sont une honte pour l'Occident", estime le président allemand, Frank-Walter Steinmeier. Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, fustige "l'échec des autorités afghanes" face aux talibans.

Retour du mollah Baradar

Moscou juge "positifs" les signaux envoyés par les talibans, appelant à un "dialogue" de "toutes les forces politiques, ethniques et confessionnelles" du pays. Le mollah Abdul Ghani Baradar, co-fondateur et homme fort des talibans, rentre en Afghanistan de Doha.

"Pardon" général

"Tous ceux qui sont dans le camp opposé sont pardonnés de A à Z. Nous ne chercherons pas à nous venger", assure un porte-parole, devant la presse à Kaboul. "Nous nous engageons à laisser les femmes travailler dans le respect des principes de l'islam", ajoute-t-il. Auparavant, les talibans avaient annoncé une "amnistie générale" pour les fonctionnaires, appelant chacun à reprendre ses "habitudes de vie en pleine confiance".

Possibles violations du droit humanitaire

L'UE "devra parler" aux talibans car ces derniers "ont gagné la guerre", déclare Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne. Le procureur de la Cour pénale internationale se dit "particulièrement préoccupé" par les signalements faisant état de crimes et d'exécutions commis en guise de représailles qui pourraient "relever de violations du droit international humanitaire". Le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU annonce une session spéciale, le 24 août, à Genève.

UE et USA "profondément inquiets" pour les femmes

Le 18 août, le Premier ministre britannique, Boris Johnson, avertit que les talibans "seront jugés sur les actes, pas sur les paroles". L'UE et les Etats-Unis se disent "profondément inquiets" de la situation des femmes, appelant les talibans à éviter "toute forme de discrimination et d'abus" et à préserver leurs droits, selon une déclaration co-signée par dix-huit autres pays.

Ashraf Ghani aux Emirats

Les Emirats arabes unis annoncent avoir accueilli Ashraf Ghani et sa famille "pour des considérations humanitaires". Les ministres des Affaires étrangères des pays de l'Otan tiendront vendredi une réunion par visioconférence. Les évacuations se poursuivent à partir de l'aéroport de Kaboul.

AFP
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