Les dirigeants des six pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) se sont retrouvés le 18 août, en visioconférence, sur initiative du président en exercice Paul Biya.
Le sommet extraordinaire des chefs d’Etat de la Cémac a eu pour objectif d’évaluer la situation macroéconomique de la sous-région en contexte de pandémie de Covid-19, et d’analyser des mesures de redressement. Après avoir échangé sur les conséquences des crises sécuritaire, sanitaire et économique dans la sous-région, les chefs d’Etat et de gouvernement ont examiné les mesures prises aux niveaux national et régional pour endiguer les effets négatifs de ces crises sur les populations et les économies de la sous-région, ainsi que les politiques et réformes économiques prioritaires destinées à soutenir la relance post-covid-19.
Par ailleurs, les chefs d’Etat ont salué les mesures exceptionnelles de riposte prises par les Etats et les Institutions communautaires, notamment la Commission de la Cémac, la BEAC, la Cobac, la BDEAC et l’OCEAC pour limiter les effets négatifs sur les économies liées à la propagation rapide de la Covid-19 et à la forte volatilité des cours du pétrole. Les échanges auxquels ont pris part les invités spéciaux, notamment le groupe de la Banque mondiale (BM), le Fonds monétaire international (FMI), la Banque africaine de développement (BAD) et la France, ont amené les chefs d’Etat à opter pour la transformation structurelle des économies de la sous-région. L’option vers la diversification des moyens de production a été relayée régulièrement par la Commission de la Cémac qui a élaboré une feuille de route dans ce sens, et dont les Etats se sont engagés à se conformer pour se départir de la dépendance des ressources pétrolières qui constituent plus de 80 % des revenus budgétaires pour la plupart des pays de la zone dont cinq sur les six sont producteurs et exportateurs du pétrole. Bien que les économies de la sous-région soient profondément affectées, avec un taux de croissance communautaire de -1,7% en 2020 contre 2,5% en 2019 et une croissance projetée à 1,3% en 2021, la Cémac estime qu’elles n’en sont pas moins résilientes.
En effet, ce résultat découle en grande partie de la mise en œuvre des mesures préconisées par le Programme de réformes économiques et financières (PREF-CEMAC) ainsi que des plans de riposte contre la pandémie de covid-19.
Une croissance durable et inclusive dans la sous-région
Les chefs d’Etat ont pris une vingtaine de résolutions pouvant permettre à la zone Cémac de poursuivre son développement. Ceci passe par la diversification des exportations, la meilleure intégration des chaînes de valeur, la stabilité du système financier, la révision des programmes de réformes économiques et financières, ainsi que les Partenariats public-privé, de tirer profit des potentialités de la Zone de libre-échange continentale africaine… Ces objectifs ne pourront être atteints que dans un environnement sécurisé, d’où « l’attachement indéfectible de notre communauté et de nos peuples aux idéaux de paix, de stabilité et de sécurité », ont réitéré les chefs d’Etat.
En sa qualité de président en exercice de la Cémac, Paul Biya a exhorté ses pairs à renforcer une croissance durable et inclusive dans la sous-région. « La relance post-Covid que nous voulons doit être à la fois verte, diversifiée, inclusive et plus résiliente. En d’autres termes, il nous faudra reconstruire en mieux, pour le bien de nos concitoyens d’aujourd’Hui et de demain. Pour notre relance économique, nous allons miser sur une croissance forte, durable et inclusive, en mettant au centre de nos préoccupations le bien-être de nos concitoyens. Ce qui passe par leur meilleur accès aux services sociaux de base, notamment la santé, l’éducation, la protection sociale des plus vulnerables etc », a insisté le président en exercice de la Cémac dans son discours d’ouverture.
Signalons que les chefs d’Etat et de gouvernement ont suivi la communication spéciale du président Denis Sassou N’Guesso délivrée par le Premier ministre congolais Anatole Collinet Makosso sur l’état d’avancement du PREF-CEMAC et les mesures de relance post Covid-19 adoptées. Après avoir rendu « un vibrant » hommage au maréchal du Tchad, Idriss Déby Itno, tombé sur le champ d’honneur le 20 avril 2021.
Concernant la situation en République du Tchad, les chefs d’Etat ont exprimé leur solidarité au peuple tchadien et au président du Conseil militaire de transition, Mahamat Idriss Déby Itno et exhorté la communauté internationale à apporter son soutien à la réussite de la transition dans ce pays.