Rien ne change dans la politique agricole de la République démocratique du Congo. Sur des prévisions budgétaires de l’ordre de quatre-vingt-quatre millions de dollars améeicains pour 2021, le gouvernement a décaissé moins du tiers de l’argent attendu au cours des sept premiers mois d’exercice budgétaire.
Pour de nombreux experts, il y a un paradoxe entre la vision agricole du gouvernement et sa politique agricole. En effet, chaque année, le secteur agricole est conforté dans sa place stratégique de de « priorité » du gouvernement. En sept mois d’exercice, les dépenses budgétaires n’ont pas dépassé les 17 millions de dollars contre des prévisions de 83,9 millions. Au mois de juillet, les dépenses en faveur de l’agriculture n’ont pas atteint les 4,5 millions de dollars. Par conséquent, tout le monde s’accorde sur le fait indiscutable du faible investissement de l’autorité dans un secteur très stratégique.
Selon plusieurs études réalisées par les cabinets spécialisés, l’énorme potentiel agricole inexploité constitue une perspective intéressante de développement pour la République démocratique du Congo. Le secteur offre des possibilités importantes de lutte contre la pauvreté et même de promotion de la production manufacturière et agroindustrielle ainsi que la sous-traitance locale. Pour certains intervenants de la vie agricole, le malheur du pays est bien la mise en œuvre d’une politique véritablement « spectacle » qui ne permet pas de produire une valeur ajoutée de plus en plus croissante pour surmonter les contraintes socioéconomiques.
Mis ensemble, les mines, le commerce, la construction et l’agriculture contribuent à hauteur de 80 % à la croissance économique. Malgré la même rengaine reprise chaque année sur l’intérêt du secteur agricole, les investissements entrepris dans ce secteur montrent plutôt l’inverse. Aujourd’hui, le gouvernement investit peu dans le secteur agricole. Par conséquent, ce désintérêt participe à approfondir l’insécurité alimentaire et à encourager les importations de produits alimentaires.