Le projet « Kin-Elenda », financé à hauteur de cinq cents millions de dollars américains, vise à renforcer l’accès des habitants aux infrastructures et aux services ainsi qu’aux débouchés socio-économiques. Au total, plus de deux millions de Kinois vivant dans les quartiers de Kisenso, N’Djili, Matete et Lemba sont concernés directement par la mise en œuvre de ce projet qui démarre officiellement en 2022.
Kinshasa, l’une des trente mégalopoles du monde, est citée dans un grand projet de la Banque mondiale (BM). Pour revenir un peu au contexte, tout part d’un constat désastreux. En Afrique subsaharienne, le phénomène lié à l’urbanisation rapide est responsable du triplement attendu des citadins entre 2020 et 2050. La sous-région devrait ainsi passer de 441 millions à 1,3 milliard d’habitants. En outre, dans la capitale congolaise plus spécifiquement, l’on s’attend à une augmentation de l’ordre de 4,5 % du nombre de citadins au cours de la même période, soit une moyenne de 1,5 million de nouveaux résidents par année. Autre information fondamentale, au moins 45 % des habitants vivent actuellement en zone urbaine. Et pour les trois quarts, ils habitent les bidons-villes.
Kinshasa menacée
Le projet « Kin-Elenda » ouvre un grand débat. En effet, Kinshasa n’est pas menacée que par une croissance démographique galopante. D’autres paramètres ont influencé profondément la décision de lancer un tel projet. Il s’agit notamment des températures élevées dans un avenir proche, comme dans bon nombre de villes d’ailleurs. Outre la montée de la chaleur, il y a aussi les précipitations et inondations plus sévères, ainsi que les épisodes de sécheresse plus fréquents, avance la BM. L’impact de ce grave dysfonctionnement climatique est à la fois social et économique. « Autant de phénomènes pénaliseront la productivité des entreprises et des industries. Ces changements risquent d’endommager les infrastructures avec des conséquences potentiellement dramatiques, notamment pour les petits agriculteurs et les citadins pauvres, qui seront encore amplifiées par une urbanisation effrénée et anarchique », poursuit l’institution financière internationale.
Des réponses rapides et précises
Pour faire face aux enjeux et défis prochains, il y a bien entendu l’urgence d’adopter des mesures concrètes pour gérer la concentration toujours plus importante d’habitants dans les zones urbaines, principalement à Kinshasa. Rien n’empêche la capitale congolaise de se positionner aujourd’hui à l’avant-garde d’un mouvement en faveur des villes plus durables. En finançant le projet, la BM réaffirme la nécessité de renforcer rapidement l’accès aux services et autres débouchés socio-économiques. « D’une durée de cinq ans, ce projet de 500 millions de dollars est financé à parts égales par des dons et des crédits de l’Association internationale de développement afin d’améliorer les infrastructures mais aussi de renforcer l’inclusion et la résilience au sein des communautés », assure-t-on.
Dans le cadre de ce projet, les revenus attendus serviront essentiellement à s’assurer du bon renforcement de la résilience au changement climatique. Ils vont procurer davantage de moyens à la ville de Kinshasa. Comme l’explique la BM, il y a eu une forte adhésion des responsables politiques du pays à différents niveaux et des entités qui en bénéficieront. Parmi les actions, l’on cite, par exemple, les solutions pour l’éclairage urbain solaire, les revêtements et matériaux durables pour les routes, trottoirs, les murs et autres aménagements extérieurs, ainsi que les plantes autochtones xérophiles. L’on parle également des moyens technologiques pour l’approvisionnement en eau, la gestion des déchets solides et l’assainissement. Grâce à ces approches, conclut la BM, il sera possible de s’assurer la viabilité à long terme de ces services.