Afrique : l’Union postale universelle aide le continent à développer le commerce

Mardi, Août 24, 2021 - 15:48

La capitale économique de Côte d'Ivoire, Abidjan, abrite le 27e congrès de l’Union postale universelle (UPU), sous le nom « ecom@africa ».

L’UPU est une institution de l'Organisation des Nations unies, un forum de discussions et d'échanges entre toutes les postes du monde. Elle propose aux pays africains de mettre en place une plateforme commune pour développer le commerce en Afrique.

En effet, le commerce en Afrique pèse aujourd'hui vingt milliards de dollars, à comparer avec les cent trente-cinq milliards qu'il représente en France. Il est donc appelé à croître avec un marché d’1,3 milliard de personnes dont la moitié est connectée. Seulement, les défis logistiques sont nombreux. L’UPU vient donc de lancer « ecom@africa » : une initiative visant à harmoniser les pratiques et à les diffuser entre les pays africains.

« L'idée force de ce projet est de donner la possibilité à ces pays et à ce continent d'exporter, de montrer ses savoir-faire », a expliqué Pascal-Thierry Clivaz, directeur général adjoint de l'UPU. « On a beaucoup de savoir-faire en termes d'artisanat. Donc il faut créer les conditions pour que le tissu économique ait confiance en un réseau. Parce que l'artisan qui va exporter son produit veut être sûr de recevoir son argent. On rentre dans une façon de faire du commerce qui est un peu différente de ce que l'artisan faisait de façon traditionnelle. Et avec cela, il faut lui donner confiance. C'est la raison pour laquelle nous voulons donner le label intergouvernemental de l'UPU au travers de ces projets », a-t-il ajouté.

Le défi pour les pays africains est d'avoir à la fois les entrepôts et les plateformes logistiques pour recevoir ou envoyer les colis, mais aussi le réseau de distribution local. L'UPU a choisi la Côte d’Ivoire et la poste ivoirienne pour expérimenter l'initiative « ecom@africa ».

« Pour certains, ils ont déjà construit les infrastructures. La Tunisie a construit les infrastructures sur les zones aéroportuaires. Pour d'autres, ils avaient besoin de savoir-faire pour former leur personnel à travailler avec ces technologies modernes. Pour d'autres encore, c'était se former à la déclaration en douane. Et pour d'autres enfin, c'était formaliser un accord avec les autorités douanières de leur pays qui soit aux standards internationaux. Donc, nous avons des savoir-faire qui permettent d'épauler les différents projets », a précisé Pascal-Thierry Clivaz.

« La poste a l'avantage d'être présente sur tout le territoire ivoirien », a indiqué Roger Adom, le ministre ivoirien de l’Economie numérique, des Télécommunications et de l'Innovation. « C'est vrai qu'à Abdijan, il y a beaucoup d'acteurs dans la distribution de colis, mais dès que l'on sort d'Abidjan, il n'y en a plus. Le seul acteur organisé et présent sur tout le territoire c'est la poste. Elle a l'avantage de pouvoir faire en sorte que les biens soient livrés sur tout le territoire ivoirien, ou de les acheminer du territoire ivoirien jusqu'au magasin d'entreposage pour des envois vers l'extérieur de la Côte d'Ivoire », a précisé Roger Adom.

Les organisateurs estiment que l’harmonisation des pratiques entre pays devrait renforcer le commerce intra-africain et donc aussi à terme la zone de libre-échange continentale. Expertise en matière de contrôle douanier, de logistique, de livraison, d'entreposage et de taxation, mais aussi expertise en matière réglementaire, l’UPU propose aux pays africains un panel de service. Chacun pourra se faire aider par ses experts.

Yvette Reine Nzaba
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