Les agents de la Radiotélévision nationale congolaise (RTNC) ont débuté leur grève, le 24 août, après l'expiration, la veille à minuit, du préavis donné au comité Freddy Mulumba, directeur général par intérim de cette entreprise publique.
Depuis le début de la matinée du 24 août, la RTNC n’émet plus. La chaîne nationale n’assure plus sa grille de programmes comme à l’accoutumée. Des vieilles émissions et des clips sont diffusés en boucle des longues heures, preuve qu’il y a quelque chose de louche qui se passe dans cette chaîne publique. Renseignement pris, il s’avère que les agents de cette entreprise ont décidé d’entrer en grève. Le préavis de six jours que le ban syndical avait adressé à la direction ayant expiré sans que cette dernière ne donne satisfaction aux revendications des travailleurs, rien ne pouvait plus retenir les agents dans leur débrayage.
En tout cas, c’est avec un sentiment d’amertume et de dépit que les agents de la RTNC ont finalement pris cette option après plusieurs démarches tentées auprès de l’employeur resté de marbre face à leur requête, a-t-on appris. Ils ont affirmé avoir écrit cinq fois sans succès au directeur général par intérim, Freddy Mulumba, sans succès. « Aucune négociation n'a été entamée à l'inspection du travail et aucun accord n'a été trouvé. L'employeur n'a pas décrété la grève et ne peut pas prétendre la lever. Nous allons faire notre grève dans la discipline et l'ordre, sans saboter le matériel de travail », s’est enquis un membre influent du syndicat dont le mot d’ordre semble avoir porté.
Les revendications des grévistes sont nombreuses et gravitent essentiellement autour de la paie. Selon eux, l’autorité de tutelle qu’est le ministre de la Communication et Médias tergiverse à transmettre à son collègue du Budget le nouveau barème salarial en vue de son insertion effective dans les prévisions budgétaires de l’exercice 2022. Une situation dans laquelle se complaint l’équipe dirigeante de la RTNC qui, pourtant, aurait dû prendre le devant pour tenter de la décanter. Mais hélas ! Bien plus, le ministre du Budget aurait refusé de payer le solde du barème ajusté comme convenu dans le protocole d’accord signé entre le banc syndical et le gouvernement, le 4 avril 2019, ont confirmé plusieurs grévistes.
Outre ces dénonciations, ils déclarent s’insurger contre la mauvaise gestion ainsi que les avantages illégaux des mandataires actifs et passifs. Dans le même lot, ils dénoncent l'injustice dans l'octroi des primes au personnel, mais aussi le non traitement du dossier retraite, sans oublier l'éternel dossier de la redevance Radio-TV.
Au niveau de l’employeur, la sérénité continue à être de mise. Le directeur général par intérim, qui s’exprimait dernièrement sur ces questions, a jugé la démarche des grévistes inopportune et sans fondement. Évoquant la problématique de salaire posée par le personnel, il a rassuré que le ministre de la Communication et Médias avait déjà transmis le document salarial à son collègue du Budget. La précipitation avec laquelle la grève a été enclenchée laisse penser qu’il y a anguille sous roche, surtout lorsqu’on sait que l’Inspection générale des finances a entamé ses investigations à la RTNC, a-t-il laissé entendre. En outre, le fait pour les agents frondeurs de s’en prendre aux équipements de la boîte lui fait penser qu’il y a bien une motivation politique derrière cette grève qui est loin d’être innocente.