REF21/MEDEF : Géoffroy Roux de Bézieux fait de l'économie un maillon fort de l'espace francophone

Mardi, Août 24, 2021 - 19:00

A l'hippodrome de Longchamp à Paris, le président du Medef a ouvert la première Rencontre des entrepreneurs francophones (REF21), en présence du président de la République de Madagascar, de la secrétaire générale de la Francophonie, du Premier ministre de la Côte d'Ivoire, du vice-président de la Wallonie, des délégations de quatre continents, ainsi que des présidents des organisations patronales francophones.

La REF vise à sceller une communauté francophone d'affaires et à célébrer la force de l'entrepreneuriat dans l'espace commun qu'est la Francophonie ayant en partage le français. « Nous l'avons fait. Nous avons réussi, ensemble, ce défi de réunir en moins de quatre mois, dans le contexte sanitaire que tout le monde connaît, près de six cents chefs d'entreprise de trente et une nationalités. c'est inédit, je pèse mes mots : c'est historique », a déclaré le président du Medef, Géoffroy Roux de Bézieux, dans son discours liminaire.

En effet, c'est la première fois que les secteurs privés des pays francophones se rassemblent avec la volonté de créer les outils d'une francophonie des entreprises. Les vingt-six patronats présents ont d'ores et déjà signé une déclaration commune, visant à renouveler la REF de Paris.

L'idée de la Rencontre des entrepreneurs francophones vient du président sénégalais, Macky Sall, qui a rappelé le potentiel qu'offre la Francophonie tout en regrettant qu'elle ne s'intéresse pas au volet économique, contrairement au Commonwealth, une sorte de « prospérité en commun ». Il s'agit de réussir ensemble le développement économique des pays de l'espace francophone. En des mots simples, c'est une invitation à « faire des affaires ensemble », a lâché le patron du Medef. La REF21 pose la première pierre des entrepreneurs de l'espace francophone : partager des expériences, consolider des liens, bâtir une véritable communauté économique francophone. Dans son histoire, la communauté économique européenne a commencé par l'économie, puis la politique. La Francophonie a fait l'inverse.

Pour Géoffroy Roux de Bézieux, il était temps de créer cette francophonie économique. Sa méthode : éviter l'unanimisme, travailler de façon souple, sur des thèmes différents qui peuvent intéresser plusieurs membres. Une plateforme de partage des intérêts sera créée. Il a appelé les entreprises françaises à mettre en valeur le français et ses attraits, délaissé au profit de l'anglais dans les affaires. Une responsabilité délaissée, faisant du français la langue de l'Afrique. « Que cette journée soit le début d'une nouvelle aventure », a clamé le patron du Medef.

Le secrétaire d'État auprès du ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, chargé du Tourisme, des Français de l'étranger et de la Francophonie, Jean-Baptiste Lemoyne, a rappelé des fondations de la francophonie, citant le chantre de la Négritude, Léopold Sédar Senghor : « Cet humanisme intégral qui se tisse autour de la Terre, cette symbiose des énergies dormantes de tous les continents, de toutes les races qui se réviellent à la chaleur de tous les contients, de toutes les races qui se réveillent à la chaleur complémentaire ».

Les pays ayant le français en partage doivent tuer la distance économique entre les pays de l'espace commun qu'est la Francophonie. « Aujourd’hui on change d'échelle. Le cœur de la francophonie bat avant tout sur le terrain, dans les entreprises, dans les écoles, dans les incubateurs », a souligné Jean-Baptiste Lemoyne. Il a rappelé le défi de la formation, les atouts de l'espace francophone, une proximité linguistique, géographique, historique , des échanges économiques privilégiés entretenus entre les pays membres, pour un poids démographique proche de 6,5 % de la population mondiale, 11% des terres agricoles mondiales, 8,4% de réserves mondiales de gaz naturel, 5,5% de ressources pétrolières.

Le président de la République de Madagascar, Andry Rajoelina, a félicité les efforts déployés pour le Medef, face à l'asphyxie économique provoquée par la pandémie de la coronavirus. Il a qualifié l'événement d'espoir et de résilience et plaidé pour le partenariat public-privé, des initatives de partage d'expérience, un atout pour relancer la machine économique paralysée depuis deux ans par la covid-19. La rencontre est « une chance pour tracer la voie d'une francophonie économique de notre temps, une occasion rare pour valoriser les idéaux qui nous rassemblent », a déclaré Andry Rajoelina. Il a appélé à pérenniser l'expérience.

Noël Ndong
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