Portrait : Jores Bantsimba Kouba, artisan et fier de l’être

Jeudi, Août 26, 2021 - 20:15

Evoluant dans le secteur du bois, précisément d'ébénisterie depuis sa tendre enfance, Jores Bantsimba Kouba a trouvé dans le bois sa valeur ajoutée. Pots de fleur, armoires, ensembles de salle à manger, objets de décoration, tous trouvent vie entre ses mains.

Dans la famille des artisans du bois, les ébénistes font figure d’artistes. Outillé à la fabrication de meubles et à la restauration de pièces anciennes dès l’âge de 8 ans, Jores Bantsimba Kouba est de cette lignée. La connaissance, la passion et l’expérience de la manipulation du bois, l’artisan congolais l’a acquise auprès de son père qui a exercé ce métier bien avant lui. « Au départ, c’était juste un passe-temps pour pouvoir aider mon père lorsqu’il travaillait dans son atelier. Mais, au fur et à mesure, j’ai commencé à m’intéresser un peu plus à l’artisanat. Juste après l’obtention de mon baccalauréat, j’ai jugé bon de me consacrer entièrement dans ce métier qui aujourd’hui constitue mon gagne-pain », a-t-il confié.

Courtois et très peu bavard, Jores est toujours en quête de l’excellence et de la créativité en vue de faire face à la concurrence sans cesse accrue de l’industrie du meuble. Selon lui, « reproduire les modèles basiques de meubles qui existent depuis belle lurette n’est pas mauvais. Mais y apporter sa touche personnelle fait toute la différence ». Et c’est d’ailleursl’un des moyens qui lui a permis de fidéliser sa clientèle à qui il reste au petit soin en écoutant attentivement leurs besoins tout en leur suggérant des idées singulières.

Et si la plupart du temps on est subjugué par la créativité et l’expertise des ébénistes, on ignore néanmoins le prix du sacrifice consenti par ces artisans. Comme d’autres créateurs, Jores atteste que ce métier exige considérablement de la connaissance, de l’énergie, de la disponibilité, de la patience, de l’humilité, de la tempérance et au-dessus de tout, de la passion. « Le plus difficile dans l’ébénisterie est de pouvoir donner forme à un meuble, au préalable imaginé par un concepteur. Par ailleurs, il faut avoir la maîtrise des essences de bois pour savoir quoi utiliser pour l’intérieur et quoi utiliser pour l’extérieur », a-t-il fait savoir.

Dans son atelier situé à la Poudrière, Jores n’utilise pas que du bois brut. Il procède quelquefois au recyclage pour créer des pots de fleurs cubiques, des tablettes centrales et pour télévision, des guéridons et même des tableaux muraux. Et quand certains clients fustigent les prix de ses créations, Jores rétorque le sourire aux lèvres : « Je m’efforce de proposer des prix qui allient qualité, quantité et efforts. Je vis de ce métier et je dois bien m’épanouir en le pratiquant sans trop être gourmand ».  

Ebéniste de façon professionnelle depuis 2005, Jores a lancé, il y a quelques années, sa marque Iroko meuble et déco, visible sur Facebook. A ce jour, il forme également des jeunes dans le souci de pérenniser son savoir-faire. Sa récente participation à la 2e édition du Salon des métiers du bois lui a permis de renforcer son carnet d’adresses et de rêver encore plus grand en tant qu’ébéniste.

Merveille Jessica Atipo
Légendes et crédits photo : 
1- Jores Batsimba Kouba/DR ; 2- Des créations de l’artisan congolais/Adiac
Notification: 
Non