Santé : les Etats exhortés à réduire la quantité des antimicrobiens dans les systèmes alimentaires

Mercredi, Septembre 1, 2021 - 18:39

Prélude au sommet des Nations unies sur les systèmes alimentaires qui aura lieu le 23 septembre à New York, le Groupe de direction mondial sur la résistance aux antimicrobiens a fait une communication, le 25 août, appelant les pays du monde à réduire en urgence les quantités des médicaments antimicrobiens utilisés dans les systèmes alimentaires.

L’objectif principal de l' exhortation est d’encourager les Etats à mettre en place une nouvelle stratégie pour contrer la hausse des niveaux de résistance aux médicaments, surtout les antibiotiques.

« Cet appel doit être considéré comme une priorité absolue pour que les médicaments antimicrobiens soient utilisés de façon plus responsable dans les systèmes alimentaires et que l’utilisation de médicaments qui sont de la plus grande importance pour le traitement des maladies chez les humains, les animaux et les végétaux soit considérablement réduite », souligne le communiqué du groupe de direction mondial sur la résistance aux antimicrobiens. Il s’agit notamment d’arrêter d’utiliser des médicaments antimicrobiens importants sur le plan médical pour favoriser la croissance chez les animaux et d’utiliser de manière générale les médicaments antimicrobiens avec plus d’attention. Car, il est essentiel de préserver l’efficacité des médicaments.    

Indiquant les points clés qui permettront de freiner le fléau, les membres du groupe ont recommandé aux décideurs et responsables des structures sanitaires de mettre fin à l’utilisation de médicaments antimicrobiens qui sont d’une importance cruciale pour la médecine humaine afin de favoriser la croissance chez les animaux, de limiter la quantité de médicaments antimicrobiens administrés pour prévenir les infections chez les animaux et pour les végétaux sains et veiller à ce que tout usage soit conforme à la réglementation ; d’éliminer ou réduire considérablement les ventes sans prescription médicale de médicaments antimicrobiens qui sont importants pour un usage médical ou vétérinaire ; de réduire de manière générale le besoin de médicaments antimicrobiens en améliorant la prévention et la maîtrise des infections, notamment l’hygiène, la biosécurité et les programmes de vaccination dans l’agriculture et l’aquaculture ainsi qu’assurer l’accès à des antimicrobiens abordables et de qualité pour la santé animale et humaine et promouvoir l’innovation par des solutions de remplacement durables, fondées sur des données probantes, aux antimicrobiens dans les systèmes alimentaires.

« L’inaction des Etats à ce sujet aura des conséquences désastreuses pour la santé humaine, animale, végétale et environnementale », insiste le communiqué, en déplorant le fait que les médicaments antimicrobiens y compris les antibiotiques, les antifongiques et les antiparasitaires sont utilisés dans la production alimentaire partout dans le monde. Alors que les antimicrobiens sont administrés aux animaux non seulement à des fins vétérinaires pour traiter et prévenir les maladies, mais aussi pour favoriser la croissance chez les animaux.

Les maladies pharmacorésistantes, l’une des causes de décès humains dans le monde

Selon le communiqué, les maladies pharmacorésistantes causent environ sept cent mille décès humains dans le monde chaque année.  Bien qu’il y ait eu des réductions substantielles de l’utilisation d’antibiotiques chez les animaux dans le monde.

« Sans mesures immédiates et drastiques pour réduire considérablement les niveaux d’utilisation des antimicrobiens dans les systèmes alimentaires, le monde se dirige rapidement vers un point de basculement où les antimicrobiens sur lesquels on compte pour traiter les infections chez les humains, les animaux et les végétaux ne seront plus efficaces. L’impact sur les systèmes de santé, les économies, la sécurité alimentaire et les systèmes alimentaires aux niveaux local et mondial sera dévastateur », conclu le communiqué, en signifiant que les investissements sont également nécessaires de toute urgence pour mettre au point des solutions de remplacement efficaces à l’utilisation des antimicrobiens dans les systèmes alimentaires.

Notons que le Groupe de direction mondial sur la résistance aux antimicrobiens est composé de chefs d’État, de ministres de la Santé et des dirigeants du secteur privé sans oublier de la société civile. Il a été créé en novembre 2020 pour accélérer l’élan politique mondial, le leadership et l’action contre la résistance aux antimicrobiens.

Rock Ngassakys
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