Depuis trois semaines environ, les automobilistes font la queue pour s’approvisionner dans les stations-service de la capitale congolaise. Comme chaque année, aucune communication officielle préalable n’a été faite pour annoncer cette pénurie qui a surpris les conducteurs.
Dans les différentes stations-service de la ville, des voitures sont garées pendant des heures pour certaines et des jours pour d’autres, en attendant que la livraison se fasse. Les autorités n’ont pas encore évoqué les raisons de cette pénurie de carburant, qui perturbe le transport urbain.
Certains propriétaires sont contraints de garer leurs voitures à la maison. D’autres s’approvisionnent auprès des « Kadhafi », vendeurs clandestins de carburant qui proposent le litre d'essence à 800 FCFA contre 595 FCFA, le prix officiel du litre à la pompe.
Aussi, pendant la période de rareté du carburant, les pompistes exigent quelques fois aux automobilistes le paiement d’une somme supplémentaire allant de 1000 à 3000 FCFA en fonction de la quantité demandée, avant de les servir. Les bidons de 25 litres sont remplis moyennant un ajout de 2000 FCFA pendant que les cyclomoteurs désireux de faire le plein de leur réservoir sont contraints d'ajouter 500 FCFA ou plus pour être servis.
Du fait de ces pratiques et de ces pénuries à répétition, les demi-terrain s’accentuent pendant que la course de taxi se négocie autour de 1 500 ou 2 000 FCFA, au lieu de 1 000 F CFA le prix habituel. Une situation qui affecte non seulement des chauffeurs mais également des usagers qui ont du mal à se déplacer.
Pas une année sans pénurie de carburant à Brazzaville
Le constat est le même depuis plus de cinq ans. Les pénuries de carburant sont monnaie courante au Congo durant les derniers mois de chaque année. Problèmes de logistique ou d’acheminent du carburant sont souvent évoqués pour justifier ces pénuries récurrentes.
A chaque fois, les autorités compétentes rassurent, en promettant de tout mettre en œuvre pour régler le problème. Mais chaque année, les promesses ne semblent toujours pas être tenues. Depuis 2016 jusqu’à ce jour, il ne s’est passé aucune année sans que Brazzaville ne soit confrontée à un problème de pénurie de carburant.
Aucune communication officielle
Cette situation a déjà été observée à de nombreuses reprises les années antérieures. Pourtant, trois semaines se sont écoulées cette fois-ci sans qu’aucune communication officielle ne soit divulguée. Ce manque de communication entre les entités publiques et la population semble faire partie de la norme au Congo. En effet, cela ne concerne pas seulement ce cas-ci mais aussi bien d’autres secteurs qui touchent au quotidien du citoyen congolais, à l’instar de l’électricité et de l’eau.
Pénurie de carburant, coupure d’électricité ou d’eau, chaque fois que ces sociétés rencontrent un problème, les usagers sont les absents de la liste de ceux qui doivent être informés. Et pourtant, la responsabilité sociale d’une entreprise ne se résume pas uniquement au soutien ou à l’engagement à des programmes sociaux, elle inclut aussi le rapport entre la qualité des services et la satisfaction des utilisateurs. Pourtant, entendons-nous souvent dire que le client n’est pas un acquis, le client est roi.