D’une durée d’environ 1h 38 mn, le film est une véritable satire contre l’abus de pouvoir et le népotisme qui gangrènent la plupart des sociétés africaines.
Comme les précédents films du réalisateur burkinabé Adama Roamba, "Le neveu de l’homme fort" s’inscrit dans le sillon des comédies dramatiques douces-amères qui emmènent à s’interroger sur les maux qui minent l’Afrique. Avec humour et gaieté, le film se veut une réflexion ambitieuse, une prise de conscience ainsi qu’une transmission de valeurs, surtout à l’endroit de la jeunesse qui est l’avenir de demain.
Après avoir passé vingt-cinq ans à la tête d’un pays, un parti politique se voit décrié à cause des abus de ses dignitaires. Parmi eux, le neveu direct du président est le plus critiqué pour ses agissements. Le trafic de la Constitution par voie référendaire est la goutte d’eau qui fait déborder le vase qui fera sombrer le pays dans un bras de fer opposant le peuple aux dignitaires du pouvoir. Des hommes et femmes bien décidés à user de tous les moyens pour se maintenir en place. Cependant, la fièvre des évènements révèlera une suite inattendue.
Ce film peint la réalité politique de nombreux Etats africains où tensions politiques riment souvent avec le non-respect et la manipulation des textes juridiques. Dans cette fiction, Adama Roamba a tenu à se rapprocher de la réalité en posant un regard juste sur des faits de société qui ne cessent de profiter à une catégorie de population, au détriment d’une autre : corruption, népotisme, intimidation, prostitution, débauche, pauvreté, violence policière, meurtre, etc.
Réalisateur aguerri qui aime autant divertir que sensibiliser dans ses fictions, Adama Roamba a su rester particulièrement synchrone dans le déploiement du scénario afin de proposer au grand public une œuvre qui, tout en s’enracinant localement, relève tout autant de l’universel.
"Le neveu de l’homme fort" est sans nul doute un film très instructif. Avec une histoire à la fois simple et intéressante devant permettre de tirer des leçons sur l’avenir du continent, l’œuvre doit notamment son charme à un ensemble d’acteurs très convaincants à l’écran, au premier rang desquels Saturnin Milla interprétant le PDG, Joseph Tapsoba incarnant le protocole VIP, Stéphanie Bambara jouant le rôle de Mimi, Olilia Yonli dans le rôle de la secrétaire, Augusta Palenfo dans le rôle de la dame d’affaires du parti, et biens d’autres.