Soudan du Sud : le président Salva Kiir installe un nouveau parlement

Jeudi, Septembre 2, 2021 - 13:45

Trois ans après l’accord de paix signé par le président Salva Kiir et son rival Riek Machar, le pays a désormais un nouveau parlement installé le 30 août.

Dans son discours, le chef de l’Etat a appelé les cinq cent cinquante parlementaires à accélérer la mise en œuvre de l’accord signé en 2018. Un appel qui intervient alors qu’une partie de la société civile, frustrée « par le manque de progrès », demande la démission du président et son vice-président.

« Nous devons toujours nous rappeler que notre mandat final est d’organiser des élections démocratiques libres, justes et crédibles », a souligné le président Salva Kiir aux nouveaux parlementaires désignés par les différents signataires de l’accord de paix.

Par ailleurs, Salva Kiir leur a également demandé de placer les besoins des citoyens au-dessus des considérations partisanes et d'accélérer la mise en œuvre de l’accord. D’importants points de cet accord sont toujours en suspens, notamment la création d’une armée unifiée et une nouvelle Constitution qui ouvrirait la voie à des élections en 2023.

Le discours du chef de l'État intervient alors que la population est de plus en plus frustrée par le manque de progrès. Une partie de la société civile appelle ouvertement à sa démission ainsi qu'à celle de son vice-président, Riek Machar, avec qui les relations menacent la stabilité du pays.

Une manifestation contre le régime devait, d’ailleurs, être organisée lundi dans la capitale. Mais elle n’a pas eu lieu, le gouvernement avait interdit tout rassemblement, procédé à des arrestations, coupé l’internet et déployé d’importantes forces de sécurité à Juba. Un signe, selon certains militants, que « les autorités craignent un soulèvement ».

En mai dernier, le président Salva Kiir avait officiellement dissout le Parlement. Cette dissolution concernait les deux chambres (l'Assemblée législative nationale de transition et le Conseil des États). Elle était attendue depuis l’accord de paix signé en septembre 2018 entre Salva kiir et son rival Riek Machar, qui a mis fin au sanglant conflit qui a ravagé le pays pendant cinq ans.

L’accord de paix aurait dû entrer en vigueur en février 2020, en même temps que la formation du gouvernement d’union nationale. Notons que l’installation d’un nouveau parlement élargi figurait parmi les mesures clés de l’accord de paix.

Cet accord prévoyait, en effet, une reconstitution complète du système bicaméral sud-soudanais, avec des députés non-élus, mais nommés. Si l’application de ce point crucial de l’accord de 2018 est saluée par les différentes parties, les observateurs espèrent surtout que cela donnera le ton à la mise en œuvre des autres grandes lignes, comme l'élaboration d'une Constitution définitive ou la formation d'une armée nationale, composée des forces des camps autrefois ennemis.

Yvette Reine Nzaba
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