Gestion des finances publiques : l'IGF exhortée à la discrétion

Jeudi, Septembre 2, 2021 - 17:52

Des organisations non gouvernementales de droits de l'homme  (ONGDH) ont encensé le travail abattu par l'Inspection générale des finances (IGF) dans la traque des détourneurs de fonds publics, recommandant à cette institution d'oeuvrer dans la discrétion pour "une justice équitable et distributive".

Dans une déclaration lue le 1er septembre à Kinshasa par Joseph-Désiré Makwando Makambo de l’organisation Dieu défenseur universel (DDU), au cours d’un point de presse sur l’Etat de droit en République démocratique du Congo (RDC), l'IGF a été appelée à ne pas naviguer à contre-courant du principe de la présomption d’innocence à l’égard des présumés coupables. « ... tout en saluant le travail de l’IGF, disons également que l’action de cette institution doit se faire dans le secret car  divulguer des rapports soumet les présumés coupables soit à la justice populaire soit favorise leur fuite », ont indiqué les ONGDH. Elles ont invité l’inspecteur général des Finances, Jules Alingete, à éviter le populisme pour ne pas compromettre l’œuvre louable de son institution.

Ces organisations ont, par ailleurs, exprimé leur inquiétude au sujet de la précipitation dont a fait preuve Jules Alingete pour dénoncer certains prétendus détournements. S’appuyant sur le cas d’un prétendu détournement des fonds au ministère de la Formation professionnelle et Métiers, ces organisations indiquent qu’en réalité, il n’y a jamais eu détournement au sein de ce ministère. « C’est la ministre de la Formation professionnelle et Métiers, Antoinette Kipulu Kabenga, qui a fait appel à l’IGF pour un audit des listings de paie afin de dévoiler des fictifs dénoncés par les syndicalistes. Et sur les soixante jours prévus pour la mission de contrôle, trente seulement ont été exploités par l’IGF et cette mission a accouché d’une souris », ont fustigé ces ONGDH. Et de regretter que dans sa récente lettre adressée à la ministre de la Formation professionnelle et Métiers, l’IGF ait exigé le remboursement d’une somme de près de 1,2 million de dollars au fallacieux motif que ladite somme avait été remise au conseiller administratif et financier sans motif valable. « L’argent encaissé le 12 et le 13 juillet 2021 était remis au conseiller administratif et financier sur la base d’un bon de retrait de fonds du comptable d'État et non d’une simple décharge comme indiqué dans une certaine presse et dans les réseaux sociaux », ont-elles fait remarquer.

Relevant cette défaillance de la part de l’IGF, ces ONG signataires de la déclaration, Ange du Ciel, DDU, Outre neuve ASBL, Avocat sans frontière-RDC, Fondation Bill Clinton pour la paix, Promotion de la Déclaration des droits de l’homme et Human Dignity, ont exigé la libération sans condition du conseiller financier, Honoré Mampuya, qu’elles pensent être détenu « arbitrairement ».

Lucien Dianzenza
Légendes et crédits photo : 
Photo 1: Emmanuel Cole de la FBCP encadré par ses pairs de la société civile Photo 2: La banderole arborée lors de cette activité
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