Pollution de la rivière Kasaï : douze cas de décès déjà enregistrés

Samedi, Septembre 4, 2021 - 14:19

L'annonce a été faite par le vice-Premier ministre, ministre de l'Environnement et Développement durable (VPM-MEDD), Eve Bazaïba Masudi, au cours d'un briefing le 2 septembre à Kinshasa, en compagnie du ministre de la Communication et médias, Patrick Muyaya.

 La pollution de la rivière Kasaï ainsi que toutes les réformes initiées par Eve Bazaiba, sans oublier le premier rôle qu’entend jouer la République démocratique du Congo (RDC) lors de la conférence sur le climat, la Cop 26, ont été évoqués lors du briefing.

Le VPM-MEDD a indiqué que c’est le 31 juillet que la population de Tshikapa a remarqué cette pollution qui s’est manifestée par la présence de poissons morts, flottant sur la rivière ainsi que la décoloration de l’eau. Dans le cadre des premières décisions, a rappelé Eve Bazaïba Masudi, l’interdiction le 3 août, par le ministre provincial de l’Environnement, toute consommation de cette eau. « Mais entre temps, les conséquences étaient déjà enregistrées sur le plan socio-économique de la vie de la population du Kasaï, Kwilu et Maindombe touchée par cette pollution », a-t-elle regretté.

Eve Bazaïba Masudi a fait savoir que l’on a déjà enregistré douze cas de décès, ajoutant que sur les cinq territoires du Kasaï, quatre sont touchés ; treize sur dix-huit zones de santé ainsi que soixante-neuf aires de santé sont frappées. Selon ces statistiques, la situation a affecté 968 000 habitants et a concerné 161 490 ménages. Elle a, par ailleurs, déjà causé 4 502 cas de diarrhée et maladies cutanées.

Tshikapa, a dit la VPM, vit de la pêche. Selon elle, « cette pollution a occasionné un manque à gagner des activités de commerçants et pêcheurs ». Sur le plan environnemental, elle a fait savoir que les écosystèmes ont été touchés (mort de poissons et autre animaux aquatiques) alors que l’écotourisme a aussi été endommagé.

Des solutions adaptées à la situation

Parmi les solutions préconisées face à cette crise, la VPM-MEDD a parlé de la mise en place d’une commission mixte angolaise et congolaise. « Des experts des deux pays sont à pied d’œuvre et ont découvert l’origine de cette catastrophe causée par une entreprise minière angolaise qui a reconnu les faits », a souligné Eve Bazaiba Masudi. Elle a, par ailleurs, insisté sur des réparations qui devront être faites en faveur de la population victime, sur la base du principe pollueur- payeur. Dans le cadre des mesures urgentes, elle a fait part de l’acheminement de quarante tonnes de médicaments pour la population touchée, indiquant que d’autres mesures étaient aussi prises pour renforcer la Regideso.

Ce briefing a également permis au VPM de revenir sur les différentes réformes réalisées dans le secteur de l’environnement dans le pays. Eve Bazaiba Masudi a mentionné les dix premières mesures prises pour transformer les potentiels forestiers congolais en richesse. Il s’agit, selon elle, de l’institution de la taxe carbone, de la création de l’autorité de régulation du marché de carbone, de l’élaboration de la politique du climat ainsi que de la tenue des états généraux des forêts pour avoir une bonne politique en la matière. Il y a également la revisitation de toutes les concessions forestières octroyées (que ce soit pour les contrats de concession que les contrats d’exploitation), de la suspension d’exportation de grumes, de la levée du moratoire de titres forestiers ainsi que de la mesure de procéder à la conciliation de données statistiques de structures qui interviennent dans le secteur de l’environnement.

Notant la volonté de la République démocratique du Congo (RDC) de jouer un rôle de premier plan lors de la conférence des parties sur le climat afin de lui permettre de bénéficier des sacrifices consentis pour la préservation du climat mondial, Eva Bazaiba a indiqué que son pays a déjà peaufiné son cahier de charges à présenter à ces assises de haut niveau. Il compte donc se présenter comme pays solution face aux trois défis.

La conférence sur les changements climatiques organisée par les Nations unies se déroulera, précisons-le, du 1ᵉʳ au 12 novembre prochain à Glasgow, en Écosse.

Lucien Dianzenza
Légendes et crédits photo : 
Eve Bazaiba Masudi au bord de la rivière à Tshikapa
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