Coup d’Etat en Guinée : l’ONU, l’UA et la Cédéao exigent la libération immédiate d’Alpha Condé

Lundi, Septembre 6, 2021 - 12:00

Le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU), l’Union africaine (UA) et la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest (Cédéao) condamnent le coup d’Etat en Guinée, le 5 septembre, et exigent la libération « immédiate » du président Alpha Condé.

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a «fermement» condamné «toute prise de pouvoir» en Guinée «par la force du fusil», alors que des officiers des forces spéciales guinéennes ont affirmé avoir capturé le président et dissout les institutions.

Dans son message, le chef de l'ONU appelle également «à la libération immédiate du président Alpha Condé», en précisant suivre la situation dans le pays «de très près».

De son côté, le président en exercice de l'UA, Antoine-Félix Tshisekedi, et le secrétaire général de cette institution, Moussa Faki Mahamat, « condamnent toute prise de pouvoir par la force et demandent la libération immédiate du président Alpha Condé ».

Dans un communiqué publié après le coup d’Etat, les deux personnalités « invitent le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine à se réunir d’urgence pour examiner la nouvelle situation en Guinée et pour prendre les mesures appropriées aux circonstances ».

Quelques heures après le coup d’Etat, la Cédéao a également condamné le coup d’Etat perpétré par le colonel Mamady Doumbouya, ancien légionnaire de l’armée française. Dans un communiqué signé par son président en exercice, Nana Akufo-Addo, l’institution régionale « exige le respect de l’intégralité physique du président de la République, Apha Condé, et sa libération immédiate et sans condition ainsi que celle de toutes les personnalités arrêtées et réaffirme sa désapprobation de tout changement politique anticonstitutionnel ». Par ailleurs, elle « demande aux forces de défense et de sécurité de demeurer dans une posture républicaine ».

Dans une publication sur le site officiel du ministère des Affaires étrangères, la France a condamné « la tentative de prise de pouvoir par la force » en Guinée et appelle à la libération du président Alpha Condé.

Quelques heures après le putsch intervenu dimanche à Conakry, Paris a demandé « le retour à l’ordre constitutionnel et appelle à la libération immédiate et sans condition du président Condé ».

Rappelons que des hommes armés, commandés par le colonel Mamady Doumbouya, ancien légionnaire de l’armée française, ont annoncé, dimanche à la télévision et radio nationales guinéennes avoir pris le dessus sur la garde présidentielle à Conakry. Le commanditaire de ce coup d’Etat a justifié cette action par « le dysfonctionnement des institutions républicaines, l’instrumentalisation de la justice et le non-respect des droits des citoyens, entre autres ».

Dans une déclaration, les mutins ont annoncé la dissolution du gouvernement ainsi que la fermeture des frontières terrestres et aériennes. Un couvre-feu a également été décrété « jusqu'à nouvel ordre ».

Le CNRD, constitué des militaires putschistes, a déclaré que « les gouverneurs de région seront remplacés par les commandants de région, et les préfets et sous-préfets seront remplacés par les commandants d'unité la plus grande de la localité ».

Le communiqué de la junte souligne que tous les membres du gouvernement du président Alpha Condé et les représentants des institutions sont convoqués au palais présidentiel, le 6 septembre, et que « ne pas assister à la réunion serait considéré comme une rébellion contre le CNRD ».

Yvette Reine Nzaba
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