Parlement : le gouvernement présente le cadrage budgétaire à moyen terme

Mardi, Septembre 7, 2021 - 15:45

Le Premier ministre, Anatole Collinet Makosso, a présenté, les 6 et 7 septembre, devant les deux chambres du Parlement, l’orientation et les objectifs du gouvernement dans le cadrage budgétaire à moyen terme 2022-2024.

Le chef du gouvernement a rappelé, dans sa présentation, la nécessité de maintenir la discipline budgétaire et d’améliorer la gouvernance des finances publiques. Ceci suite aux vulnérabilités de l’économie nationale et des finances publiques. « Le gouvernement fait le choix de la poursuite d’une politique budgétaire prudente en vue de rétablir, d’abord, les équilibres macroéconomiques et, ensuite, assurer les bases d’une relance solide de notre économie. C’est l’orientation budgétaire sur laquelle les dépenses seront alignées pour les trois prochaines années », a déclaré Anatole Collinet Makosso.

Dans cette perspective, le cadrage budgétaire à moyen terme 2022-2024 s’appuiera sur l’exécution d’un programme économique et financier avec le Fonds monétaire international; le soutien aux secteurs sociaux ; la mise en œuvre des réformes économiques et administratives, en particulier celles visant l’amélioration du climat des affaires ; l’accélération de la diversification économique.

Selon lui, la politique budgétaire du gouvernement, au cours de la période 2022-2024, sera axée, en matière de recettes, sur la poursuite de la modernisation des administrations des impôts et des douanes ; l’instauration d’une politique fiscale incitative pour les acteurs économiques ; la rationalisation des dépenses fiscales.

En matière de dépenses, elle  reposera sur l’efficacité et l’efficience de la dépense publique, alors qu’en matière d’endettement, la politique budgétaire sera axée sur le rétablissement de la viabilité et de la soutenabilité de la dette publique.

« Le cadre budgétaire à moyen terme 2022-2024 présenté a été bâti sur les hypothèses issues des analyses des facteurs susceptibles d’influencer à terme la croissance. Les projections de l’activité économique, sur les trois prochaines années, révèlent une sortie de récession économique et affichent le signal que nous entrons dans une phase de croissance économique durable », a annoncé Anatole Collinet Makosso, précisant que dans ce cadrage, une progression moyenne de 3.6 % du Produit intérieur brut (PIB) sera observée.

En effet, les dépenses budgétaires de l’Etat, sur les trois exercices à venir, prévoient une augmentation des dépenses liées aux secteurs sociaux et aux investissements ainsi qu’une stabilisation des dépenses dans les autres secteurs.

Pour atteindre ces objectifs, le gouvernement poursuivra, a indiqué le Premier ministre, l’effort d’assainissement des finances publiques, en s’appuyant sur une meilleure mobilisation et sécurisation des ressources internes et l’amélioration de la qualité de la dépense publique.

Des recommandations des députés

Ainsi, le gouvernement s’est engagé à veiller sur sa capacité à améliorer les performances du secteur hors pétrole, telle que préconisé dans le Plan national de développement en cours d’élaboration. Le solde budgétaire global excédentaire, dons inclus, représenterait en moyenne 2.9 % du PIB, la dette publique représenterait en moyenne un taux de 51.7 % du PIB et se situerait ainsi en-dessous de la norme communautaire de 70 %. « Pour atteindre ce niveau, le gouvernement a également relancé les négociations avec les partenaires bilatéraux et les créanciers commerciaux afin de bénéficier des nouvelles conditions favorables et poursuivre l’objectif de rendre notre dette soutenable et viable », a conclu Anatole Collinet Makosso.

Le président de l’Assemblée nationale, Isidore Mvouba, s’est félicité du fait que ce débat a mis en exergue une armature budgétaire traduisant le devoir de solidarité des pouvoirs publics à l’égard des concitoyens. Il a, par ailleurs, invité le gouvernement à tenir compte des pertinentes et utiles recommandations des députés pour une croissance durable, inclusive et résiliente.

Ces recommandations portent, en effet, sur la nécessité d’élaborer des budgets-programmes offrant, comme avantages, le suivi efficient au travers des indicateurs de performance ; la budgétisation de la stratégie nationale de mise en œuvre de l’Accord de la Zone de libre-échange continentale africaine. Les autres suggestions concernent la prise en compte du financement de l’agriculture au sens large du terme ; l’impérieuse synergie dans la lutte contre la corruption ; l’arrimage des plans locaux de développement des collectivités locales dans le nouveau Plan national de développement ; la résorption du déficit des deux caisses de retraite.

Notons que le débat d’orientation budgétaire s’inscrit dans le processus de préparation du budget de l’Etat de l’exercice 2022.

Parfait Wilfried Douniama
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