Arrivée à Kinshasa dans la nuit du 15 août, l’équipe des Forces d’opérations spéciales du commandement des États-Unis pour l’Afrique a finalement clôturé sa mission d’évaluation entamée depuis plusieurs semaines en République démocratique du Congo (RDC).
Les Forces spéciales américaines étaient invitées par le gouvernement congolais afin de soutenir l’objectif du rétablissement de la paix et de la sécurité à l’est du pays. Leur départ donne lieu à quelques questionnements quant à la portée salutaire de leur mission sur le territoire congolais. D’emblée, il est à souligner que cette mission est venue en appui aux Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) engagées dans une guerre d’usure contre le groupe terroriste Daech qui revendique des attaques depuis 2019 dans l’est du pays, ainsi qu’aux gardiens des parcs nationaux Virunga et Garamba devenus les sanctuaires des groupes terroristes actifs dans cette partie de la République.
Pour ce faire, la collaboration avec le ministère de la Défense et le commandement des FARDC était requise pour concrétiser le projet de la mise sur pied de la future équipe congolaise chargée de lutter efficacement contre le terrorisme. Plus concrètement, il s‘est agi de jauger la capacité opérationnelle des forces loyalistes à combattre l’activisme des groupes armés et terroristes dans l’est du pays ainsi que le trafic illicite des espèces sauvages dont les retombées financières servent à les financer. La lutte engagée par l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) en lutte depuis des décennies contre ce business macabre via les gardiens des parcs ayant montré ses limites, la nécessité d’un apport militaire extérieur s’est avérée déterminante pour intensifier la lutte contre les ADF/Nalu (une branche de Daech), dans le cadre de la coalition mondiale enclenchée contre le terrorisme.
C’est dans la perspective de booster l‘efficacité des FARDC à faire face à ce double enjeu que les unités spéciales américaines ont passé quelques semaines en RDC, question de mieux cerner la problématique de l’est en cherchant à comprendre la structure des FARDC dans son fonctionnement. Cette démarche, en effet, a permis aux forces spéciales américaines d’évaluer de quelle manière elles pouvaient aider les FARDC à exécuter avec brio leurs plans visant à poursuivre leur mission vitale de lutte contre le terrorisme, a tenu à expliquer le capitaine Markos Magana, chef d'équipe des U.S. SOF. « Nous avons pu comprendre le rôle important joué par les gardiens de parc de l’ICCN qui aident à couper une voie cruciale de ravitaillement utilisée par des personnes malveillantes dans l’est de la RDC », a-t-il ajouté.
Partenariat privilégié RDC-Etats-Unis
En somme, l’équipe des Forces d’opérations spéciales du commandement des États-Unis pour l’Afrique quitte la RDC avec le sentiment d’avoir accompli sa mission conformément aux termes de référence lui édictés. Pendant tout le temps qu’a duré sa mission en terre congolaise, elle a mis en pratique sa connaissance acquise en combattant Daech à travers le monde. Les FARDC ont été conviées à estimer ce dont elles avaient besoin pour mener avec succès des campagnes militaires contre ce groupe terroriste et les autres bandes armées impliquées dans l’exploitation économique illicite des parcs nationaux.
Cette mission, fait-il le souligner, reflète l’appui continu et l’engagement des États-Unis envers les efforts du gouvernement de la RDC visant à assurer la sécurité de ses citoyens. Elle s’est inscrite dans le cadre du partenariat « privilégié » pour la paix, la prospérité et la préservation de l‘environnement (PPPP+P), conclu en 2019 entre les États-Unis et la RDC. Elle appuie, par ailleurs, la détermination expresse du président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, de restaurer la paix et la sécurité dans l’est de la RDC et de vaincre le terrorisme dans cette partie du pays.
A noter que l’équipe des Forces d’opérations spéciales du commandement des États-Unis pour l’Afrique est généralement constituée d'une douzaine de soldats d'élite, surentraînés et suréquipés qui, pendant soixante à quatre-vingt-dix jours, servent d'instructeurs à quelque trois cents soldats d'un Etat africain. Leur principale mission est de contrer la progression des mouvements djihadistes à travers le monde. Ils sont déployés chaque jour dans une vingtaine de pays en moyenne et, officiellement, il ne s'agit pas d'une mission de combat mais d’entraîner, de conseiller et d’assister les Etats demandeurs.