Changement climatique : une conférence en prélude à la COP 26

Samedi, Septembre 18, 2021 - 16:30

La neuvième conférence sur le changement climatique et le développement en Afrique s’est tenue par visioconférence à Santa Maria-Cap Vert. La République du Congo a été représentée par la ministre de l’Environnement, du Développement durable et du Bassin du Congo, Arlette Soudan-Nonault, présidente du bureau de la septième session du Forum régional africain sur le développement durable.

La conférence s’est tenue à un mois et quelques jours de la COP 26 à Glasgow, en Ecosse. Elle a porté sur le thème « Vers une relance verte grâce à des solutions fondées sur la nature et des financements vert et bleu innovants » et a été l’occasion de permettre aux Etats africains de parler d’une voix à Glasgow.

Intervenant à ces assises, la coordonnatrice technique de la commission climat du Bassin du Congo (CCBC), Arlette Soudan-Nonault, a indiqué que selon les projections du centre africain sur la politique climatique de la commission économique de l’Afrique, les répercussions des changements climatiques provoqueront des pertes annuelles de 3 à 5% du produit intérieur brut à l’horizon 2030 dans un scénario de statu quo. Dans certains cas, les pertes s’élèveront à 15% du produit intérieur brut. « A travers notre région, les pays dépensent déjà jusqu’à 335 milliards  de dollars par an pour répondre aux désastres climatiques, ce qui correspond à 12,9% du produit intérieur brut africain. Au Congo, mon pays, les inondations ont affecté cent soixante-dix mille personnes en 2019. Dans la plupart des cas, les communautés pauvres et les plus vulnérables souffrent le plus », a-t-elle fait savoir.

Elle a fait remarquer également qu’un des principaux avantages comparatifs de l’Afrique réside dans l’écosystème du Bassin du Congo, y compris les forêts, tourbières et ressources en eau. Le Bassin du Congo étant le second plus grand poumon écologique du monde. "Grâce au groupe d’experts international sur l’évolution du climat, nous savons maintenant que les tourbières du Bassin du Congo, à elles seules, constituent un puits de carbone d’environ 31 milliards de tonnes. Cela représente l’équivalent de trois années d’émissions des gaz à effet de serre à l’échelle mondiale. C’est dans ce cadre que le président de la République du Congo, Denis Sassou N’Guesso, a promu le Fonds bleu pour le Bassin du Congo", a indiqué Arlette Soudan-Nonault. Seize pays du continent ont souscrit à ce mécanisme de financement.

En effet, le Bassin du Congo représente un levier puissant pour assurer la suffisance énergétique nécessaire à la transformation structurelle de l’Afrique et à sa transition verte. De même, de par son impact sur la pluviométrie du continent, il représente un élément fondamental de l’équation de la sécurité alimentaire sur le continent, a précisé la coordonnatrice technique de la CCBC.

Elle a souligné un certain nombre de recommandations liées à l’action climatique, qui ont été formulées lors du Forum régional africain du développement durable de Brazzaville, et qui montrent combien cette question du Bassin du Congo est une priorité pour l’ensemble du continent. Ainsi, le forum a invité les partenaires au développement à mobiliser le financement nécessaire pour rendre opérationnel le Fonds bleu pour le Bassin du Congo, afin d’aider les pays membres de la CCBC à concilier la lutte contre les changements climatiques et le développement économique.

Le forum a également invité la communauté internationale à accompagner les initiatives de conservation et de préservation des tourbières de la Cuvette centrale du Bassin du Congo, et les pays africains à redéfinir et à développer des modèles économiques intégrant la protection des ressources naturelles, la promotion des énergies renouvelables, la mise en place d’infrastructures vertes et résilientes et la numérisation inclusive. Il a été souligné que dans le cadre de la priorité aux solutions ayant pour base la nature et compte tenu des avantages environnementaux, sociaux et économiques de cette approche, les bonnes pratiques telles que celles ayant cours dans le Bassin du Congo devaient être partagées dans toute l’Afrique.

« Les débats d’aujourd’hui vont nous permettre de partager les expériences sur la mobilisation et la supervision efficaces des financements et des investissements orientés vers la nature et la durabilité, qu’ils soient catégorisés comme verts ou bleus. C’est dire leur importance, tant il apparaît nécessaire qu’au grand rendez-vous de la COP 26 à Glasgow, l’Afrique parle d’une et même voix », a conclu la ministre Arlette Soudan-Nonault.

Bruno Okokana
Légendes et crédits photo : 
La ministre Arlette Soudan-Nonault intervenant pendant la visioconférence /DR
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