Sahel : Emmanuel Macron annonce la mort de Adnan Abou Walid al-Sahraoui

Mardi, Septembre 21, 2021 - 21:15

« Adnan Abou Walid al-Sahraoui , chef du groupe terroriste État islamique au Grand Sahara , a été neutralisé par les forces françaises. Il s’agit d’un nouveau succès majeur dans le combat que nous menons contre les groupes terroristes au Sahel », a déclaré le président de la République française.

Agé d’une quarantaine d’années, Adnan Abou Walid al-Sahraoui est né au Sahara occidental et a été membre du Front Polisario qui réclame l’indépendance de la région. Après, il va passer une partie de sa jeunesse en Algérie, où il va rejoindre les groupes islamistes armés. Puis il va participer à la création, en 2011, du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'ouest (Mujao), qui se fera connaître avec l’enlèvement de deux Européens dans un camp de réfugiés sahraouis en Algérie. Adnan Abou Walid al-Sahraoui va revendiquer le versement de 15 millions d’euros pour leur libération. Il a la réputation de fervent partisan de la charia, indifférent à la mort de civils et va devenir la cible « prioritaire » de la France et de ses alliés au Sahel.

Paris a annoncé la mort  d'Adnan Abou Walid al-Sahraoui, le chef du groupe « État islamique dans le Grand Sahara » (EIGS). Son principal champ d’action était entre Ménaka au nord-est du Mali, et la frontière avec le Niger,  où il circulait depuis le mois d’août. « La Nation pense ce soir à tous ses héros morts pour la France au Sahel dans les opérations Serval et Barkhane, aux familles endeuillées, à tous ses blessés. Leur sacrifice n’est pas vain. Avec nos partenaires africains, européens et américains, nous poursuivrons ce combat », a déclaré Emmanuel Macron. Il avait été « neutralisé par les forces françaises », lors d’une opération menée à la mi-août, selon la ministre des Armées Florence Parly. Il « a succombé à des blessures provoquées par une frappe de la force Barkhane ». C’était « l’ennemi numéro 1 […], responsable de la mort de 2 000 à 3 000 civils depuis 2013. Sa mort porte un coup décisif au commandement de Daech au Sahel », a salué Florence Parly.

L’EIGS a perpétré de multiples attaques meurtrières, visant à la fois des militaires et des civils, notamment au Mali, au Niger et au Burkina Faso. Ce groupe terroriste bien ancré dans le Sahel est responsable de la mort de 4 soldats américains et de 4 soldats nigériens en octobre 2017, dans une embuscade, près du Mali.  Même si la  mort de son chef, Adnan Abou Walid al Sahraoui relève de la dimension symbolique, pour l’EIGS qui recrute parmi les Maliens, les Nigériens et des Burkinabé, elle pourrait impacter négativement sur la dynamique du groupe en termes d’actions violentes. Paris  avait déjà a affirmé sa mort le 17 août dernier. Peut-être fallait vérifier l’information puis la reconfirmer.  En même temps, cette nouvelle annonce coïncide un certain doute sur l’efficacité de l’opération Barkhane, et l’arrivée de « mercenaires russes » du groupe privé Wagner en terre malienne.  

Après huit ans d’engagement, Emmanuel Macron a annoncé  en juin, une réduction de la présence militaire française dans la région et la fin de l’opération Barkhane au profit d'un dispositif resserré, recentré sur les opérations de contre-terrorisme et l'accompagnement au combat des armées locales. En trois mois, la force Barkhane aura neutralisé tous les chefs non maliens de Daesh au Sahel. Lors de l’opération « Solstice », dans la région des trois frontières, les forces françaises et nigériennes avaient capturé et/ou éliminé plusieurs cadres de l’EIGS. Quoiqu’il en soit, l’EIGS « reste menaçant », par conséquent, il ne faut « pas baisser la garde », car le groupe « devrait se structurer maintenant autour de ses chefs Peuls », a prévenu le patron du Contre-espionnage français, Bernard Emié.

Noël Ndong
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