Finances publiques : « L’IGF a décollé avec l’appui de l'autorité suprême », selon Jules Alingete

Lundi, Septembre 27, 2021 - 17:00

Les performances actuelles de l’Inspection générale des finances (IGF), à peine sortie d’une longue période d’hibernation, séduisent plus d’un. Sous sa férule, la lutte contre les antivaleurs qui gangrènent le monde des finances publiques congolaises a atteint sa vitesse de croisière.

Le Journal : « Jules Alingete : opposition ou majorité, l'IGF n'épargnera  personne » | Radio Okapi Le dynamisme affiché par l'office de contrôle est tel que toute situation de détournement, de malversation et de corruption ne passe plus inaperçue. À la base de ce qui a tout l’air d’une révolution, il y a la détermination d’un homme qui a fait le serment d’accompagner la vision du chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, en apportant sa pierre à l’édification d’un nouveau Congo, digne et prospère.

Inspecteur général-chef de service, Jules Alingete aura eu le mérite de re-booster le travail de l’IGF en lui impulsant une dynamique nouvelle sous l’impulsion du président de la République qui l’a nommé à ce poste début juillet 2020. Sans ambages ni circonlocutions, cet expert-comptable estime que c’est au chef de l'Etat à qui la nation doit une fière chandelle pour avoir donné à l’IGF ce qui lui manquait depuis des lustres, à savoir un appui au plus haut niveau de l’État afin d' exercer ses activités de contrôle.

L’implication du chef de l‘Etat

Dans une récente interview accordée à la presse présidentielle et relayée par des médias kinois, le puissant patron de l’IGF est on ne peut plus clair : « Aujourd’hui, nous avons trouvé une opportunité historique et inespérée d’avoir un chef de l’État qui a mis la bonne gouvernance comme l’un des piliers importants de son mandat », affirme-t-il. Outre l’appui de l’autorité suprême, Jules Alingete bénéficie d’une liberté d’action qui lui permet d’exercer sa mission en toute responsabilité dans le respect des lois et règlements de la République. Ce qui explique l’envergure prise aujourd’hui par son service qui a vu son aura grandir au fil du temps.

L’IGF, jusqu’à un passé récent, n’avait dans son viseur que des menus fretins. Elle peut aujourd’hui soumettre au contrôle les mandataires publics, les directeurs généraux, les membres du gouvernement, les gouverneurs des provinces et tant d’autres gestionnaires publics. Pour Jules Alingete, cette évolution est à mettre à l’actif du chef de l‘État car, dit-il, « c’est sous son mandat que, pour la première fois, la justice arrive à envoyer en prison des ministres, des administrateurs-directeurs généraux, etc ».

Les actions de l‘IGF ne se comptent plus. Le rouleau compresseur de cet organe de contrôle continue de balayer tout sur son passage, au grand désenchantement des détourneurs des deniers publics. Le cap est mis à présent sur les provinces. Une dizaine d’entre elles ont été effectivement contrôlées. « Partout, nous avons des rapports avec des faits extrêmement importants. Nous sommes en train d’atterrir en visant d'autres provinces. Je crois que dans les dix, quinze jours, nous allons tout terminer », a-t-il indiqué. À propos de la ville-province de Kinshasa, il a précisé que le gros du contrôle était porté sur les prédécesseurs de l’actuel gouvernement provincial dont la gestion débutante, entre juillet-août 2020, avait également été passée au crible. 

Accompagnement de la justice

Le patron de l’IGF salue, par ailleurs, l’apport de la justice de plus en plus libérée de sa torpeur pour accompagner la République dans la lutte contre l’impunité. Les procès ouverts ou en voie de l‘être (Secope, Bceco, OCC, Bukanga-Lonzo et autres) témoignent de la revitalisation de l'appareil judiciaire qui, après chaque publication d’un rapport de l'IGF, intervient pour établir pénalement les responsabilités. À la question de savoir comment l’IGF s’y prend pour récupérer l’argent détourné, Jules Alingete répond : « Elle relève de la compétence exclusive de la justice. Pas d'amalgame à entretenir à ce sujet ».

Une chose est vraie, c’est que le numéro un de l’IGF est en train de tisser sa toile. Inspecteur depuis le 5 janvier 1989, cet enfant-maison qui a exercé sa carrière de haut fonctionnaire de l'État jusqu'à atteindre le sommet ne travaille pas en mode dispersé. Soucieux de la procédure, il explique succinctement le mode opératoire de son organe : « Nous sommes un service relevant de l’autorité directe du chef de l’État. Chaque année au début, nous faisons un programme d’action. En fonction de tout ce que nous avons comme dénonciations ou que nous recueillons de notre propre observation par rapport à la vie économique et financière du pays, nous proposons des zones de contrôle. C'est ce programme que nous remettons au directeur de cabinet du chef de l’État qui, à son niveau, l'analyse dans un premier temps, car il peut ajouter un certain nombre d’éléments. Lorsque le programme remonté auprès du président de la République est approuvé, ses services nous le retournent, et pour nous, c'est le go pour l'exécution », explique-t-il. Et d’ajouter qu’il n’y a aucun traitement de faveur pour qui que ce soit, ni une quelconque partialité à entrevoir dans l’action de l’IGF qui n’épargne personne.      

Clé de voûte du dispositif anticorruption de Félix Tshisekedi, le patron de l’IGF se plait bien dans son statut de contrôleur et ne nourrit aucune ambition politique. « J'ai cru à la volonté du président de la République de changer la RDC. Je suis parmi ses admirateurs sincères. Il m'a fait une confiance que je ne trahirai jamais. Je tiens à relever les défis à ses côtés », dixit ce chantre de la bonne gouvernance.  

Alain Diasso
Légendes et crédits photo : 
Jules Alingete
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