Voir ou revoir : « Wallay » de Berni Goldblat

Vendredi, Octobre 1, 2021 - 14:23

Le métissage culturel et le retour aux sources se côtoient dans "Wallay ", un long-métrage sorti en 2017 et signé par le réalisateur suisse, Berni Goldblat. 

"Wallay" est une expression arabe couramment utilisée en Afrique subsaharienne qui signifie « Je te jure ». De cette formule, Berni Goldblat a puisé le titre de son film, une œuvre à la fois joyeuse, vivante et sincère comme le voulait le réalisateur.

Le scénario gravite autour d’Ady incarné par Makan Nathan Diarra. A 13 ans, le jeune garçon métis se montre insolent envers son père qui juge bon de l’envoyer dans son pays d’origine, le Burkina-Faso, le temps d’un été afin de se faire redresser grâce à un rite initiatique. Persuadé de repartir en France après les vacances, Ady sera désenchanté au départ avant d’apprendre à apprécier la plongée dans ses racines ancestrales.  

Première fiction du réalisateur suisse après trois documentaires, "Wallay" est un beau film et cela se ressent à travers le jeu des acteurs, les émotions qu’ils partagent aux spectateurs, le panorama du paysage mis en avant et la valorisation des langues maternelles. Un travail de longue haleine qui aura coÜté sept bonnes années à Berni Goldblat pour réaliser ce film tourné effectivement au Burkina-Faso, en 2016.

D’une durée d’environ 1h 24 mn, ce long-métrage est avant tout l’option de dire son point de vue sans aucune prétention. Une démarche confortée par le réalisme des thématiques qu’aborde "Wallay ". Ainsi, en épousant les peurs, les incertitudes et les résistances d’Ady, on en apprend beaucoup sur le dialogue de cultures. Comme pour dire que dans la vie, on a sa vérité, laquelle, confrontée à celle des autres, doit être relativisée.

Par ailleurs, le thème du voyage qui rythme la vie d’Ady permet d’aller à la rencontre des hommes et des femmes admirablement ressortis dans cette fiction, à l’instar d'Amadou, son oncle, incarné par Hamadoun Kassogué et qui est chargé de redresser le jeune garçon insoumis ; Mam, sa grand-mère, remarquablement interprétée par Joséphine Kaboré ; Jean, son cousin et à la fois guide, joué par Ibrahim Koma.

Cinéaste né à Stockholm en Suède en 1970, de nationalité suisse, Berni Goldblat est l’auteur de plusieurs films documentaires réalisés principalement au Burkina Faso où il s’est installé depuis plus de dix-sept ans.

Merveille Jessica Atipo
Légendes et crédits photo : 
L’affiche du film/DR
Notification: 
Non