Auteur, compositeur et poète, Sébas Enemen a doté la capitale du Congo, dont le cent quarante et unième anniversaire aura lieu le 3 octobre, d'une chanson intitulée « Hymne à Brazzaville ».
Le morceau fut enregistré dans le salon de Frédéric Siassa, alors preneur de son à la chaine de télévision congolaise. Un simple magnétophone à quatre pistes avait suffi pour que l'album autoproduit puisse voir le jour.
Si la chanson « Hymne à Brazzaville » est bien connue du public, son interprète semble méconnu jusqu’à ce jour. En écoutant la magnifique voix qui chante dans cette aubade, beaucoup pensent que c’est Sébas Enemen. Ce qui n’est pas le cas, car il s’agit de la voix de l’artiste Atis Sita. Ce dernier, en effet, est un chanteur ténor qui, grâce à l’élégance de sa voix, a contribué au rayonnement de plusieurs albums d’artistes. Il figure parmi les héros dans l’ombre de la musique congolaise moderne.
Dans ce titre, l’auteur commence par une déclaration d’amour à l’égard de Brazzaville : « Oh Brazzaville, que tu es belle ma chérie, je t’aimerai toute ma vie oh Brazzaville ». En outre, il décrit Brazzaville, la verdure qui représente sa parure, ses saisons ainsi que les arrondissements qui la composent : « Makélékélé est la clé de la ville, Bacongo veille toujours sur le Congo. Poto-Poto te soutient de ses poteaux, Moungali boit Maduku jusqu’à la lie et Ouenzé hospitalier accueille tout le monde. Talangaï, le narcissique qu’on le regarde. Quant à Mfilou qui veille comme un vieux loup, de Ngamaba à la Djiri chasse les filous ».
Rappelons que Brazzaville, capitale de l’Afrique équatoriale Française, capitale de la France libre et capitale de la République du Congo, a abrité des grandes conférences, notamment celle de 1944, dont le thème fut « L’avenir de l’empire colonial français ». Brazzaville, ville créative de l’Unesco dans la catégorie musique depuis 2013, a accueilli plusieurs personnalités, artistes et orchestres à l’instar du pape Jean Paul II, Nelson Mandela, Louis Amstrong, Memphis Slim, Edson Arantes Nacimento, dit Pélé, l’orchestre Aragon, le groupe Kassav, etc.
Paru en format cassette, l'album de Sébas Enemen a connu la participation d’Alphonse Ntaloulou à la basse, Papy à la guitare solo, José Gouvéa au clavier, Samuel Malonga et Pierre Mafouta aux trompettes. Son auteur, de son vrai nom Sébastien Nzambi Makoumba-Nzambi, est né le 14 août 1942 à Mouyondzi, dans le département de la Bouenza. A l’âge de 15 ans, il entre à l’Ecole militaire préparatoire Général Leclerc. En 1964, il est à l’Ecole militaire Saint Louis au Sénégal et Saint Cyr par la suite pour aboutir au commandement de la gendarmerie. Général de Brigade, il a été musicalement découvert en 1996 avec l’album « Le temps des Jacinthes ». Il est décédé le 29 mai 2011.