Le gouvernement congolais et la société Eni ont signé, le 4 octobre à Brazzaville, un protocole d’entente relatif à la coopération sur des projets agricoles.
Dans le but d'accroître l'efficacité énergétique et la durabilité de son modèle de business, Eni Spa souhaite élargir et diversifier davantage les sources d’approvisionnement de ses bioraffineries. La société dispose, en effet, de données, informations, de l'expertise et de droits de propriété intellectuelle exclusifs pour procéder à l’étude, au lancement et au développement de projets agricoles et industriels dans le domaine des matières premières végétales pour la production de biocarburants.
Ainsi, dans le cadre de son processus de transition énergétique et de ses engagements en termes de promotion du développement durable et de responsabilité sociétale, Eni Congo, filiale congolaise de Eni Spa, envisage d’évaluer et de développer des projets visant la décarbonisation graduelle de ses opérations. Le but étant, entre autres, de contribuer aux priorités nationales congolaises en termes de développement socio-économique et en général, aux Objectifs de développement durable.
Une vision protectrice de l’environnement que le Congo entend soutenir, dans le strict respect de son Plan national de développement agricole (PNDA 2018-2022), visant la consolidation et la pérennisation de la croissance de l’économie nationale. Il s’agit aussi de favoriser les projets d’appui à l’agriculture paysanne et l’inclusion des petits exploitants dans les filières agricoles, étant donné que l’agriculture reste l’un des moteurs principaux non seulement pour accélérer la croissance et la diversification économique mais aussi pour réduire la pauvreté et assurer la sécurité alimentaire de la population.
A travers ce protocole d’entente, le Congo envisage intégrer, par le biais d’un partenariat public-privé, les filières internationales des biocarburants d’Eni, afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre, et de stimuler la création de nouvelles opportunités d’emploi. Dans ce cadre, les deux parties souhaitent évaluer le potentiel de culture de la plante de ricin pour extraire l'huile de ses graines et l'utiliser comme matière première pour les bioraffineries. Cette culture sera faite dans des terres agricoles dégradées et/ou abandonnées, dans le but de ne pas compromettre la sécurité alimentaire du pays. Telles sont les grandes lignes de ce document signé en présence du Premier ministre, Anatole Collinet Makosso, par les ministres des Hydrocarbures, Bruno Jean Richard Itoua ; de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche, Paul Valentin Ngobo; de la Coopération internationale et de la Promotion du partenariat public privé, Denis Christel Sassou Nguesso, et le PDG d’Eni SpA, Claudio Descalzi.
Environ quatre-vingt-dix mille emplois directs à générer
Pour le ministre des Hydrocarbures, Bruno Jean Richard Itoua, cet accord concerne d’excellents projets s’inscrivant dans trois urgences. Il s’agit notamment de l’agriculture, considérée comme une priorité dans le programme gouvernemental pour la diversification de l’économie nationale ; l’appui des efforts du gouvernement par investissements directs étrangers ; la transformation et la conversion de l’industrie pétrolière pour éviter la compétition avec les impératifs du changement climatique.
Selon lui, après la signature du protocole d’entente, la saison des pluies va être mise à profit pour démarrer le projet. « Les zones et les acteurs ont été déjà identifiés, assez rapidement le projet va démarrer dans sa première phase consistant à mieux évaluer les zones les plus rentables et les plus propices. Ce qui est important, c’est que cela va être un énorme investissement, il va produire beaucoup de richesses, beaucoup d’emplois, on parle de quatre-vingt-dix mille emplois directs et peut-être plus d’emplois indirects », a déclaré Bruno Jean Richard Itoua.