Urbanisme : six personnes sur dix au Congo vivent en milieu urbain

Mercredi, Octobre 6, 2021 - 16:53

Les chiffres ont été annoncés, le 5 octobre, par le ministre de la Construction, de l'Urbanisme et de l'Habitat, Josué Rodrigue Ngouonimba, estimant que cela est dû essentiellement à l’existence spatiale de la circonscription administrative des villes de Brazzaville et de Pointe-Noire par le processus de reclassement ainsi que l’exode rural et l’accroissement naturel de la population. 

Le troisième Forum sur l'économie urbaine s’est tenu du 4 au 6 octobre à Toronto, au Canada, sur le thème « Le logement et le relèvement urbain et les approches pratiques pour progresser vers les économies urbaines durables ». L’édition 2021 qui a rassemblé des ministres, maires, représentants d'Agences des Nations unies et des experts de haut niveau des secteurs privé et public et du monde universitaire avait pour but d’atteindre les objectifs de développement durable relatifs à la ville.

Intervenant par visioconférence depuis Brazzaville, le ministre en charge de l’Urbanisme a rappelé que l’urbanisation est un phénomène récent en Afrique. Selon lui, comparativement aux pays occidentaux, les gestionnaires des cités africaines disposent d’atouts leur permettant de mieux tirer parti des capacités urbaines. Josué Rodrigue Ngouonimba a rappelé que depuis deux décennies, la population urbaine congolaise est répartie sur les seize centres urbains dont Brazzaville et Pointe-Noire. Représentant 52% de la population totale en 1984, et 57% en 1996, elle s’est élevée à 60% en 2004. « Ainsi, six personnes sur dix vivent actuellement en milieu urbain au Congo. Et cette tendance devrait se poursuivre. Cette évolution est due essentiellement à deux facteurs dont l’exode rural et l’accroissement naturel de la population. Il conviendrait de mettre un accent particulier sur le phénomène de l’exode rural dont les principaux acteurs sont les jeunes, c’est-à-dire des individus potentiellement actifs économiquement », a expliqué le ministre.

Ces statistiques montrent que le milieu urbain présente les niveaux de chômage les plus élevés au Congo depuis plusieurs années. Ainsi, de 18,4% en 1984, le taux de chômage urbain est passé à 30,2% en 2004. « Avec la crise économique dans laquelle se trouve le pays depuis 2014, le taux de chômage oscille autour de 35%, mais aurait pu être plus élevé sans les efforts du gouvernement. Le chômage qui se présente comme un phénomène essentiellement urbain s’explique par l’attractivité de ces territoires n’offrant que de très peu de perspectives d’emploi à ces masses de forces vives. Cependant, si l’exode rural contribue à gonfler les rangs déjà serrés de chômeurs, il offre également des opportunités de création de l’activité économique en milieu urbain », a poursuivi Josué Rodrigue Ngouonimba.   

D’où la nécessité de doter le pays des politiques publiques centralisées et territorialisées s’appuyant sur le capital territorial. Car, bâtir des « villes ODD », c’est-à-dire vertes, inclusives, saines, résilientes et durables, nécessite, a-t-il souligné, d’intenses efforts de coordination des politiques nationales et locales. « Les autorités nationales et locales doivent impérativement prendre dès à présent des mesures afin de promouvoir la participation, la coordination et la concertation pour le développement durable de nos villes et communautés urbaines », a-t-il martelé.

D’après le gouvernement, de nombreux jeunes quittent la zone rurale au Congo pour une vie meilleure et d’autres viennent en milieu urbain pour des raisons académiques. Ainsi, par manque de politiques de prise en charge et d’insertion socioéconomique de cette jeunesse, il se développe une économie informelle permettant sa survie. « Au bout de compte, les politiques urbaines nationales, les plans nationaux et locaux d’aménagement du territoire sont importants en ce sens qu’ils permettent non seulement à la structuration des villes de promouvoir un développement durable, mais aussi consacrent l’urbanisation comme un facteur clé de transformation des économies nationales et comme un outil efficace d’atténuation de la pauvreté », a conclu Josué Rodrigue Ngouonimba.

Parfait Wilfried Douniama
Légendes et crédits photo : 
Le ministre Josué Rodrigue Ngouonimba s'exprimant depuis Brazzaville/Adiac
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