Littérature : la cinquième édition de la Relico prend ses quartiers aux Dépêches de Brazzaville

Jeudi, Octobre 7, 2021 - 17:29

Organisée par le PEN Centre Congo Brazzaville en partenariat avec la librairie Les Manguiers, l’Association culture Elongo et la Fondation Mfumu Fylla (l’altruiste) avec le soutien de l’Unéac, la cinquième édition de la Rentrée littéraire du Congo (Relico) se tient les 7, 8 et 9 octobre à la librairie Les Manguiers des Dépêches de Brazzaville.

« Littérature, citoyenneté et responsabilité » est le thème de la cinquième édition de la Relico. Elle connaît la participation des pays ci-après : Congo, Gabon, République centrafricaine et République démocratique du Congo. Après l’anthologie de Fortuné Batéza, la représentante des Dépêches de Brazzaville, Emilie Eyala, a signifié dans son mot introductif que la date du 7 octobre 2021 entre promptement dans l’histoire de la littérature congolaise. Par la tenue de cet événement, la Relico est un concept qui s’affirme chaque jour. « Le Congo, notre pays, n’est pas le dernier sur le plan littéraire, mais un des meilleurs. Le livre que nous célébrons ce matin a connu des animateurs comme Jean Malonga, Tchicaya U’Tam’Si, Henri Lopes, Sylvain Mbemba et plusieurs autres. Le plaisir de l’accueillir chez nous, aux Dépêches de Brazzaville, est très fort et je vous dis : bonne fête littéraire », a indiqué Emilie Eyala.

Le thème de cette “Rentrée littéraire” a servi de leçon inaugurale donnée par le Pr André Patient Bokiba. Ce dernier a indiqué que la citoyenneté, dans son acception moderne, est le lien social établi entre une personne et l’État qui la rend apte à exercer l’ensemble des droits politiques attachés à cette qualité, sous réserve qu’elle ne se trouve pas privée de tout ou partie de cet exercice par une condamnation pénale (privation de droits civiques). Juridiquement, un citoyen jouit de droits civils et politiques et s’acquitte d’obligations envers la société. C’est là une perception juridique déterminée par une appartenance à un espace, qui est celui d’un État.  

Quant à la notion de responsabilité, elle implique l’identification, la reconnaissance d’une tâche, d’un engagement, d’une mission que l’on assigne à un individu qui est chargé de l’exécuter et d’en rendre compte. « La question de la responsabilité de la littérature dans sa relation avec la citoyenneté met en regard deux agents de la communication littéraire. La littérature est une construction de discours par un émetteur (l’écrivain) à l’intention d’un récepteur (le lecteur). La question de la responsabilité renvoie donc à la sempiternelle problématique de l’engagement de l’écrivain », a souligné le Pr André Patient Bokiba.

La lecture, un puissant vecteur d’émancipation

Ouvrant la cinquième édition, le coordonnateur de la Relico, Florent Sogni Zaou, a précisé que la Rentrée littéraire est, selon le dictionnaire, une expression qui, en France et en Belgique francophone, désigne une période commerciale concentrant un grand nombre de parutions de nouveaux livres (tous genres confondus) et qui a lieu chaque année entre fin août et début novembre.

« En nous retrouvant ainsi, je réalise le sens que nous donnons à la lecture et conséquemment au livre qui est un pan de notre activité. Retenons que la lecture est un puissant vecteur d’émancipation. C’est également par le livre et la lecture que s’affirme l’identité. Au Congo où nous ne pouvons prétendre revoir la forme de la roue, la Rentrée littéraire est un moment de communion, de rencontres sinon de retrouvailles des écrivains pour tenter de sanctifier la phratrie si chère à nos ainés Tchicaya U’Tamsi, Sony Labou Tansi, Henri Lopes,  Sylvain Mbemba et autres, malgré quelques résistances dues à des problèmes d’humeur », a déclaré le coordonnateur de la Relico.

Il a ajouté que la Rentrée littéraire du Congo est devenue et devient indubitablement un concept qui s’affirme chaque jour « dans nos têtes, dans nos cœurs et dans nos esprits, mieux, dans l’agenda du livre au Congo et en Afrique. Pour parler comme les médecins, c’est comme des moments de perfusion pour la littérature ».

La cérémonie d’ouverture a pris fin par la remise de deux grands prix. Il s’est agi du “Grand prix de littérature, version création”, au général Benoît Moundélé-Ngollo, et du “Grand prix de littérature, version création” à l’écrivain Dominique Douma du Gabon.

Bruno Okokana
Légendes et crédits photo : 
Photo 1 : Une vue des organisateurs et officiels /Adiac Photo 2 : Le général Benoit Moundélé-Ngollo recevant son prix des mains de l'écrivain Henri Djombo /Adiac
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