Le Fonds monétaire international (FMI) vient d’baisser ses projections de croissance pour 2021 et met en garde contre « une divergence dangereuse » dans les perspectives mondiales. Les pays à faible revenu seraient confrontés aux pires projections.
« Les perspectives du groupe des pays en développement à faible revenu se sont considérablement assombries en raison de l' aggravation de la dynamique pandémique », selon les Perspectives de l’économie mondiale du FMI, publiée le 13 octobre. 96% des populations des pays en développement (PED) à faible revenu ne sont toujours pas vaccinées contre la Covid-19, ce qui aggrave les perspectives, selon le fonds. Ce qu’elle appelle « la grande fracture vaccinale ». Il exhorte les fabricants de vaccins et les pays à revenu élevé à intensifier leurs efforts pour produire plus de doses. Une reprise mondiale dans un contexte d’incertitude La reprise mondiale se poursuit dans un contexte d'incertitude croissante et d'arbitrages politiques plus complexes, selon le FMI. En cause, une dynamique affaiblie, entravée par la pandémie, alimentée par la variante Delta hautement transmissible, le nombre de morts de Covid-19 ayant augmenté de près de 5 millions et les risques pour la santé abondants, empêchant un retour complet à la normale. Des épidémies dans des maillons critiques des chaînes d'approvisionnement mondiales ont entraîné des interruptions d'approvisionnement plus longues que prévu, alimentant l'inflation dans de nombreux pays, indique le fonds. Ce qui a accru les risques pesant sur les perspectives économiques, et complexifié les arbitrages politiques. Par rapport aux prévisions de juillet, la projection de croissance mondiale pour 2021 a été légèrement revue à la baisse à 5,9% et est inchangée pour 2022 à 4,9%. Cependant, cette modeste révision globale masque de fortes dégradations pour certains pays. Les perspectives du groupe des pays en développement à faible revenu se sont considérablement assombries en raison de l'aggravation de la dynamique pandémique, selon le FMI. La dégradation reflète également des perspectives à court terme plus difficiles pour le groupe des économies avancées, en partie en raison de ruptures d'approvisionnement. Kristalina Georgieva reste à la tête du fonds Le FMI a fourni sa première réaction non écrite à la récente controverse entourant la directrice générale Kristalina Georgieva au milieu d' allégations selon lesquelles elle aurait falsifié le classement du rapport Doing Business de la Banque mondiale (BM) lorsqu'elle dirigeait la banque. Les deux institutions, la BM et le FMI sont confrontées à des questions sur leur crédibilité à la suite de la crise. « Je prends à cœur que nous devons toujours nous efforcer de démontrer que ce que nous faisons touche positivement la vie des gens », a déclaré Kristalina Georgieva. L'économiste en chef du FMI, Gita Gopinath, a rappelé que le fonds dispose d'un « système robuste » pouvant garantir l'exactitude de ses données. « Nous prenons l'intégrité des données très au sérieux », a-t-elle déclaré. La patronne du FMI a reçu le soutien du conseil d' administration du FMI pour rester à son poste après un examen. L'administration Biden a également indiqué qu'elle ne pousserait à aucun changement de direction du fonds, selon un rapport du New York Times. Certains économistes se sont interrogés sur la signification d’un tel soutien. C’est le cas de Timothy Ash de Blue Bay, qui affirme que la crédibilité du FMI est « en lambeaux » et que les institutions de Bretton Woods sont dans une proposition « plus faible » pour plaider en faveur d'une bonne gouvernance dans le monde.
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