Inaugurée par l’ambassadeur des États-Unis, Mike Hammer, en présence des ministres de la Culture et du Tourisme, Catherine Furaha et Modero Nsimba, l’exposition collective réalisée autour des superbes clichés de Carol Beckwith, Angela Fisher et Angelo Turconi, un rendu des cultures traditionnelles des quatre coins de la République démocratique du Congo (RDC), tapisse les murs de l’étage du Musée national depuis le 7 octobre.
L’exposition permanente « Le créatif » qui fait désormais partie du patrimoine du nouveau musée national de Kinshasa est une pure merveille. Les photos très colorées, un rendu admirable des paysages captés par des objectifs, on le sent, avides d’images tout aussi magnifiques les unes que les autres. Elles rendent témoignage de la beauté de ce Congo que le Kinois n’a pas toujours à portée de vue et qu’il découvre non sans grande admiration à l’instar des hôtes privilégiés de l’ambassade des Etats-Unis à l’ouverture. Aussi, comme l’aura souligné Mike Hammer, il semble qu’il ne pouvait se trouver meilleur moyen de célébrer « la relation durable et étroite » entre les deux pays, mieux « entre les peuples américains et congolais ». En écho à ces propos, la ministre Catherine Furaha s’est réjouie des liens privilégiés entretenus par la RDC et les Etats-Unis, également perceptibles au niveau culturel fort de la conviction que l’exposition « va contribuer à la bonne écriture de notre histoire ».
Le regard que les photographes ont posé, puis partagé sur les cultures et traditions, ne manque pas de ravir le public. Et, même le chef pende Kibala, présent à la cérémonie, s’est montré admiratif face à sa propre image rendue magistralement par l’objectif de Carol Beckwith et Angela Fisher. Egalement pris par le charme de ce cliché grandeur nature, les autorités susmentionnées ont obtenu de poser devant avec le chef. Difficile de résister à l’envie de faire honneur à cette photo sublimée par la fière allure de la personnalité canne à la main, cou garni de perles mais surtout d’un collier de dents de fauves assorti aux peaux de léopards portées en garniture de son pagne en raphia. C’est la seconde photo du chef coutumier. La première met sous les projecteurs le roi Kuba assis, dans une posture moins imposante, représenté à la cérémonie du jour par le prince Kwete venu exprès de Bruxelles pour l’occasion.
Première exposition permanente du genre
Parmi les peuples à l’honneur, il y a les Tshokwe dont la brève présentation fournie sert de légende aux photographies sur leur mode de vie traditionnel auxquels ils restent attachés, nous apprennent les photographes américaine et australienne. « Le créatif » est un nouvel argument qui s’ajoute au narratif déjà présent au musée sur les riches cultures et traditions que renferme la RDC. Ainsi, tel que l’a souligné Mike Hammer, l’exposition est « très spéciale ». L’on est donc saisi par cet autre pan de « l’incroyable histoire de la culture de la RDC et sa grande diversité à travers les photographes américaines ». Du reste, le diplomate américain a remercié le peuple kuba, réjoui qu’il« se soit laissé photographier par des étrangers, acceptant la capture des images de traditions très spéciales de sorte que tout le monde puisse apprécier cette culture magnifique de la RDC ».
Pour sa part, Carol Beckwith a reconnu qu’après avoir travaillé dans quatre pays africains, « Le créatif » « est la première exposition permanente du genre réalisée de tout le continent ». En effet, les photographes américaines et leur homologue italien Angelo Turconi ont affirmé « apprécier beaucoup la spécificité et la richesse de la culture congolaise ». Et de renchérir : « De tout ce que nous avons appris de l’Afrique, le plus important, c’est la réciprocité. De ce que vous recevez, il faut savoir donner quelque chose. Nous avons reçu énormément, beaucoup de portes nous ont été ouvertes et nous avons eu accès à des choses auxquelles beaucoup n’ont pas accès. Cette exposition est notre façon de rendre ce que nous avons reçu. Les générations futures vont avoir accès à ces photos, les informations immortalisées vont servir à plusieurs ».