De 1960 à 1963, l’orchestre Bantous enregistrera des départs et des arrivées. Dans la foulée, retenons la défection de Nganga Edo et Daniel Loubelo de la lune qui réintégrèrent l’Ok Jazz à Léopoldville, le départ de Dicky Baroza et Mambo Jacques (dit Dinos) pour le Cercul Jazz, et le retour de papa Noël et Bukasa Jojo à Léopoldville.
Suite aux différents départs, Essous Jean Serge, animé d’un sentiment d’amertume et de déception, fustigea le comportement de ses anciens compagnons qui venaient de quitter l'orchestre. Dans sa chanson intitulée ‘’Lolaka lua boso’’, il évoque ce départ avec des mots pleins de sens : « Baninga balandi nde bomengo, ngaï se molema ! Baninga ba kimi na Lipopo (Lipopo diminutif de Léopoldville), ngaï se na Béa ! (Béa diminutif de Brazzaville). En Français, "les amis nous ont faussé compagnie et sont allés à la recherche du bonheur à Léopoldville, quant à moi, pour l’amour de mon pays et des Bantous, je reste à Brazzaville’’. Entretemps, Mambau Jacques dit Jacky, Nino Malapet (saxophoniste), Bitsoumanou Francis alias Cely Bitsou (bassiste) et Weteto dit Micorassone (batteur) font leur entrée dans les Bantous.
En 1963, Samba Joseph Mascott (guitariste accompagnateur venu de l’orchestre Novelty), Mpassi-Ngongo Mermans (guitariste solo et mi-solo) ancien soliste de Mando Negro, Ntaloulou Alphonse Alphonso (bassiste transfuge de l’orchestre Cercul Jazz), Michel Boyibanda (chanteur), Mbemba Mbingui Yvon, dit Pamelo Mounka plus tard, après avoir séjourné dans l’African fiesta qu’il quitta suite à son rapatriement de Léopolville, font leur entrée dans l’orchestre Bantous.
Janvier 1964, Mulamba Joseph dit Moujos, après avoir quitté l’African Fiesta, traversait une mauvaise passe lors de son séjour à Brazzaville. Il fut découvert par Célestin NKouka Célio aux abords du magasin Monoprix et lui proposa de venir monnayer son talent dans l’orchestre Bantous. Ce dernier accepta la proposition et intégra l’orchestre Bantous où il formera un duo avec Célio, duo dont la voix et la beauté physique de chacun attiraient plus d’un mélomane et qui apporta un style nouveau au sein de l’orchestre Bantous de la capitale.
A noter également, l’arrivée dans les Bantous du guitariste Biyela Gérard dit Gerry Gérard (venu de l’orchestre les Fonctionnaires), qui y imprime le style Nico de l’African fiesta. Les envolées rythmiques de la guitare solo de Gerry Gérard et la voix de Mujos (style OK Jazz) apportèrent une autre couleur dans le répertoire de l’orchestre Bantous.
Ainsi, avec l’arrivée du talentieux guitariste Gerry Gérard , un système de quatre guitaristes ( solo, mi-solo, accompagnement et basse ) est introduit pour la première fois par les Bantous dans la musique des deux rives du fleuve Congo.