Communiqué de presse conjoint de l’Equipe Europe à l’occasion de la Semaine de la diplomatie climatique et du lancement de la COP26 à Glasgow

Samedi, Octobre 30, 2021 - 12:30

Des négociations climatiques aux solutions climatiques, la COP26 : le tournant !

Les preuves sont là. Le changement climatique fait partie intégrante de nos réalités quotidiennes, et ce, où que nous vivions dans le monde. Il entraîne déjà une accélération de la fréquence des catastrophes naturelles et une augmentation de leur ampleur, partout, mettant en danger la survie de nombreuses espèces et compromettant gravement la poursuite de la présence humaine dans certaines parties de notre planète. A chacun de leur rapport, les scientifiques du monde entier aboutissent au même constat : une action déterminée, lourde, immédiate et collective est indispensable.

À Paris, il y a six ans, la communauté internationale acceptait, enfin de s'engager dans une voie ambitieuse : limiter le réchauffement climatique entre 1,5 et 2°C. Bien que de tels niveaux puissent sembler gérables, la différence pourrait être existentielle. Pour le corps humain, la différence entre 40 et 42°C, c’est celle entre la vie et la mort. Contenir la hausse des températures, c'est limiter les dérèglements climatiques, réduire les risques de catastrophes naturelles et sauver des vies.

Pourtant, les nouvelles ne sont pas toutes mauvaises - la science nous dit également qu'une société zéro carbone est à notre portée, une société d’emplois et de croissance verte qui peut limiter le réchauffement à 1,5°C. L'Union européenne (UE) a déjà montré qu'il est possible de découpler, la croissance, des émissions de CO2 (depuis 1990, notre PIB a ainsi augmenté de plus de 60 %, tandis que nos émissions nettes de gaz à effet de serre ont diminué d'un quart). En juillet dernier, nous avons publié notre paquet de mesures législatives pour mettre en œuvre le Pacte vert européen et assurer une réduction nette de 55 % des émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2030, nous engageant sur la voie de la neutralité climatique d'ici à 2050.

Mais évidemment, l’engagement seul de l’UE ne suffit pas, puisque ses Etats membres ne représentent que 8 % des émissions mondiales de CO2. Nous devons encourager nos partenaires – même les plus réticents - à nous rejoindre sur la voie de la neutralité climatique. Lorsque l'UE s'est engagée en faveur de la neutralité climatique d'ici à 2050, peu de personnes pensaient que le Japon, les États-Unis, la Corée du Sud et même la Chine suivraient. Lorsque nous avons lancé le Pacte vert de l'UE, peu imaginaient que l'UE s’engagerait vers une relance verte, afin de financer le plan de neutralité climatique le plus ambitieux au monde. Nous avons mis en place la première Alliance verte pour la neutralité climatique, en commençant avec le Japon et nous avons argumenté pour que le G7 s’engage, afin d’atteindre cette neutralité. A présent, nous encourageons le G20 à emboîter le pas.

Nous invitons tous les partenaires à renforcer leurs plans d'atténuation et d'adaptation au changement climatique. Nous sommes prêts à offrir un soutien technique et financier, et nous joignons le geste à la parole avec notre propre loi sur le climat, notre paquet 2030 et notre stratégie d'adaptation. Avec 22 milliards € en 2019 (26 milliards $), l’UE et ses Etats membres assurent plus du tiers de l’effort total de financement climatique des pays développés. Et nous nous engageons à augmenter encore ce montant dans les années à venir, comme l’a annoncé récemment la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, avec un complément de 4 milliards € au titre du budget de l'UE sur la période 2021-2027.

Mais l’UE a besoin que les autres fassent plus également, afin de respecter l'engagement pris par les pays développés de fournir 100 milliards de dollars par an pour l'action climatique dans les pays en développement. Mobiliser davantage de financements privés sera également important à cet égard.

L'heure est à l'action climatique. Chaque Etat doit accroître son ambition de réduire les émissions mondiales. En considérant les engagements actuels, la température augmenterait d'un niveau inacceptable de 2,7 °C d'ici 2100 – une perspective pour le moins sombre. Un manque d'ambition signifie qu'une taxe climatique sera prélevée par le changement climatique, lui-même. Une taxe nuisible pour tous, puisqu’elle proviendra des destructions, sans aucun avantage pour la société. En revanche, si nous comblons les écarts de financement et d'ambition, si tous les pays s'engagent à en faire plus, nous pourrons encore maîtriser la crise climatique. Se basant sur la science, les dirigeants réalistes et responsables savent aujourd’hui que le coût de l'inaction est incommensurable. Il est impossible de croire que nous pourrions nous permettre de ne pas agir. Il faut sortir des visions de court terme et des égoïsmes nationaux qui sont suicidaires pour tous.

L'UE s'efforce de jouer un rôle de premier plan dans l'action climatique, mais nous voulons faire plus, y compris, hors de nos frontières.  En République du Congo, nous avons inscrit la transition vers une économie verte et la gestion durable des ressources naturelles, la préservation de l'environnement et la lutte contre le changement climatique, parmi les domaines prioritaires de notre partenariat. Energies renouvelables, agriculture zéro déforestation, économie forestière durable, conservation inclusive dans et autour des aires protégées, sont autant d’actions que nous allons engager, poursuivre et renforcer.

L’UE et ses Etats membres reconnaissent l’importance climatique planétaire de l’écosystème des forêts et tourbières du Bassin du Congo. Ils saluent l’engagement déterminé des pays concernés pour protéger ce trésor mondial et souhaitent que la COP26 entende pleinement la revendication africaine, forte et légitime, en faveur d’une juste valorisation financière de ce puits de carbone mondial de premier plan que constitue le Bassin du Congo.

L'action climatique peut avoir lieu partout, à tout moment et à tous les niveaux. Le temps de l'inaction est révolu. L’heure des solutions concrètes, des plus connues aux plus innovantes, est arrivée.

L’Equipe Europe en République du Congo

Giacomo Durazzo, Stefano de Leo, François Barateau, Wolgang Klapper, Jean-Paul Charlier

Union européenne
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