Les travaux de la 26e Conférence des Nations unies sur le climat (COP) ont officiellement demarré le 1er novembre, à Glasgow, la plus grande ville d’Écosse, en présence de plusieurs chefs d'État et de gouvernement venus des quatre coins du monde.
Une pléiade de discours aura marqué la première séance des travaux permettant aux différents intervenants d’exposer, chacun, la vision de son pays susceptible de relever le défi commun du changement climatique. Boris Johnson, le premier ministre britannique, a donné le go en mettant en garde contre « une colère et une impatience incontrôlables » en cas d’échec des négociations. Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé à « sauver l'humanité » des catastrophes à venir. Plutôt optimiste, l'Américain Joe Biden a indiqué que les États-Unis étaient en mesure "d’atteindre l’objectif de réduction des émissions [de CO2] de 50-52 % d’ici à 2030 par rapport aux niveaux de 2005".
Le président français, Emmanuel Macron, pour sa part, a appelé à retrouver l’ambition des 1,5 °C d’ici à la fin du siècle avant d’inviter les plus gros pays émetteurs, dont les stratégies nationales ne sont pas conformes avec l’objectif, à rehausser leur ambition dans les quinze jours qui viennent.
L’apport de la RDC
Pour cette conférence dont l'objectif majeur est de s’engager plus concrètement afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES), la République démocratique du Congo (RDC) a une carte à jouer. Le pays, avec les potentialités environnementales dont il regorge, surtout en matière de massifs forestiers et de ressources hydrauliques, se présente à la COP26 comme la clé de solution à la problématique du réchauffement climatique. D'où l'intervention très attendue, le 2 novembre, du président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, au regard de ce que la RDC peut apporter pour la survie de l’humanité.
Dépositaire de 47% des forêts du continent, la RDC abrite la deuxième plus grande forêt tropicale du monde après le Brésil. Elle est un réservoir de carbone et une réserve de biodiversité d'importance mondiale. Le fleuve Congo, avec tous ses affluents, constitue 10% des réserves mondiales d’eau douce et 50% de la réserve des eaux douces en Afrique. Son débit permet de développer une capacité d’hydroélectricité pouvant produire jusqu’à 100 000 mégawatts. Et que dire du barrage d’Inga à même de produire 40 000 mégawatts à son plus grand rendement !
Par ailleurs, les tourbières présentes au centre du bassin du Congo, qui stockent quelque trente milliards de tonnes de carbone, l’équivalent de trois ans d’émissions mondiales de CO2, constituent également une piste non négligeable dans la gestion idoine des impacts liés au dérèglement climatique. A Glasgow, la RDC entend présenter ses atouts afin d’obtenir l’accompagnement nécessaire et intégral dans ses efforts de protection des forêts et de production d’énergie propre et renouvelable, pour la survie de l’humanité.
Porte-voix de l’Afrique
En sa double qualité de président de la RDC et de président en exercice de l’Union africaine, Félix-Antoine Tshisekedi veillera à ce que les principaux engagements pris en faveur du continent durant la Conférence internationale de Paris sur le climat soient concrétisés afin d’impulser la marche vers une économie verte. Étant le continent qui produit le moins d'émissions mais qui subit le plus gros des conséquences, l’Afrique attend des pays développés des signaux clairs censés montrer la voie avec des objectifs précis visant à atteindre des émissions nettes nulles d'ici à 2050.